Suite à leur initiation à l'écriture de blogs, les Enfants Reporters de Bunia vous proposent leurs premiers articles.

After a blog writing workshop, the Young Reporters of Bunia are pleased to share their first papers.

enfants à l'écoleLe respect du droit de l’Enfant à l’éducation a un défi: la vulnérabilité de ceux qui ont perdu leurs parents, de ceux qui sont dans la pauvreté, et d’autres encore victimes de l’irresponsabilité des parents. Nous, Angèle, Andry et Aristote, Enfants Reporters d’Ituri sommes partis faire une mission sur le terrain, à Mandro, village à 15km de Bunia où nous avons rencontré Valeti, une mère veuve qui nous a raconté son histoire.

Scolariser ses enfants est un vrai défi à Djugu

Madame Valeti, une quarantaine d’années, s’est retrouvée abandonnée par sa famille et sa belle-famille après la mort de son mari pour la prise en charge scolaire de ses trois enfants: une fille et deux garçons. A cause de sa vulnérabilité sociale elle s’est trouvée dans l’incapacité d’envoyer ses enfants à l’école. « Je suis mère de trois enfants ayant perdu leur père. Mon travail du champ ne me permet pas d’envoyer tous mes enfants à l’école. Mais j’ai besoin qu’ils étudient pour leur avenir, car étudier c’est leur droit. »

Madame Valeti n’est pas la seule à avoir des difficultés: dans la sous-division éducationelle de Djugu, où elle vit, plus de la moitié des enfants ne vont pas à l’école.

A la découverte de l’école de Mandro

Comme nous l’a expliqué Angèle Wakusumba de l’UNICEF, un projet de mesures de protection sociale a fait bénéficier les 11910 élèves les plus vulnérables de 397 écoles de la sous-division éducationnelle de Djugu d’une scolarisation gratuite. Ce projet mis en œuvre par Caritas sous l’appui financier de l’UNICEF, visant à scolariser Les enfants vulnerables identifiés dans les classes de 1ere-3eme annee, a changé la vie de madame Valeti.

Cette maman a pu bénéficier d’une assistance pour ses enfants qui ont eu l’opportunité d’étudier sans aucun sous. Ces enfants bénéficient d’un encadrement et de suivi pour éviter les cas d’abandon scolaire qui sont fréquents dans le village de Mandro.

Dans un village où la déperdition scolaire est fréquente, ce projet a aidé les familles, les enfants plus particulièrement, à retourner aux bancs de l’école et à y rester. Pour la famille de madame Valeti, cette mesure vient apporter un coup de pouce pour la scolarisation de ses enfants, qui sont heureux d’aller à l’école, car ils bénéficient d’un bon enseignement – selon leur maman. Ils ont aussi bénéficié d’un bon suivi – selon ce que nous avons vu, nous qui sommes descendus sur place. Enfin ce projet a permis à Valeti d’épargner assez d’argent pour assurer la poursuite de la scolarisation de ses enfants.

« Moi qui n’avait plus d’argent depuis que mon mari est mort, j’ai pu scolariser mes enfants et mettre de côté pendant ce temps-là l’argent qu’il faut pour mettre aussi leur cadet à l’école ».

Nous voulons que chaque enfant soit scolarisé

Cette rencontre nous a montré qu’il y a toujours de l’espoir par rapport à l’accès à l’éducation, et ce projet qu’il ne faut pas toujours de grandes choses pour y arriver. 11,910 élèves, certes ce n’est pas énorme, mais c’est un grand départ. Et nous souhaitons que d’autres enfants vulnérables puissent eux aussi en profiter, pour un avenir meilleur pour tous.

On se souvient de ces paroles de Victor Hugo « ouvrir une école c’est fermer une prison ».

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