Reddy a 19 ans et est devenu enfant reporter de la ville de Mbandaka en 2015. Reddy est devenu enfant reporter après s’être intéressé à l’activité de ses amis à la radio. Reddy est diplômé en chimie-biologie et commence ses études en économie, certain que le destin le conduira où il le doit.

Reddy is 19 years old and became a young reporter of the Mbandaka city in 2015. Reddy became a young reporter after becoming interested in the activities of his friends on the radio. Reddy has graduated in chemistry and biology and has started his studies in economics, certain that destiny will lead him where it should.

rentrée scolaire en RDCENFANT REPORTER – Je suis Reddy, Enfant Reporter de Mbandaka, Province de l’Equateur, où pas mal d’enfants n’ont pas encore recommencé cette année scolaire qui touche déjà son deuxième mois. Ils restent encore à la maison ou traînent toujours en voyage. Quelle est leur histoire ? J’ai rencontré Erick, qui m’a parlé de son retard scolaire.

L’histoire d’Erick

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« Je suis Erick, j’ai 13 ans et je viens d’une famille monoparentale dirigée par notre père. Ma maman Eyenga est morte quand j’avais encore 7 ans, suite à une crise cardiaque. J’étais en deuxième année de primaire. Je suis l’aîné dans une famille de trois enfants.

 Élevés par la famille de notre mère, mon père ne s’occupait de rien, bien qu’il gagnait beaucoup d’argent en travaillant comme chauffeur. Notre scolarisation, alimentation et habillement dépendaient de sa belle-famille. Papa ne voulait pas qu’on reste dans la famille de sa feu femme, c’est pourquoi il nous avait abandonné. »

Je risquais de devenir enfant de la rue

Quand j’avais 10 ans, j’étais en cinquième année, la famille de maman a décidé qu’on parte chez papa. Je ne voulais pas mais je n’avais plus de choix.

Là-bas, quelle liberté j’avais, qui dépassait même mon âge ! Personne ne s’occupait de moi, je risquais de devenir « enfant de la rue ». Je ne fréquentais plus l’école, car personne ne me payait les frais demandés.

Après avoir été conseillé par mes grands-parents (ceux de ma mère), j’ai fui la maison de papa et je suis venu chez la petite sœur de maman, maman Niclette.

Le troisième jour, mon père est allé me chercher chez mes grands-parents, qui l’ont grondé. Grand-père lui a dit:  « nous avons perdu notre fille, alors n’ose pas me dire que son fils a fait 3 jours sans que tu sois au courant d’où il reste, là tu vas regretter le jour de ta naissance ». Effrayé d’écouter tout ça, papa avait jugé bon qu’on retourne chez nos grands-parents. Je restais chez maman Niclette, et mes petits frères et sœurs chez les grands-parents.

Je n’avais plus d’espoir de retourner à l’école

Je n’avais plus d’espoir de retourner à l’école en voyant mes amis passer au niveau supérieur. Il m’aurait fallu avoir même le certificat de fin d’études primaires. Mes grands-parents se faisaient du souci pour moi en passant deux ans sans fréquenter l’école, alors ils ont trouvé l’opportunité de me payer les frais.

Une semaine avant la rentrée des classes, j’étais chez papa pour lui demander de m’acheter les uniformes parce que maman Niclette m’avait acheté tous les autres biens de l’école. Papa voulait d’abord se marier avec sa nouvelle épouse. Il m’aurait fallu lui lire tous les Droits de l’Enfant pour qu’il soit convaincu.

C’était l’ouverture de la rentrée scolaire, tous les enfants de mon quartier retournaient déjà à l’école, et moi j’étais toujours honteux, je ne traînais qu’à la maison. Je me prétendais qu’après son mariage, mon père devrait me répondre, or en vain était mes plaintes. La charge était de retour chez maman Niclette et entre temps les amis étudiaient déjà.

Je me souviendrai toujours de ce vendredi 7 octobre de cette année, où j’ai commencé ma rentrée scolaire en sixième, avec un retard mais je suis fier parce que je suis retourné à l’école. »

Mon plaidoyer pour que chaque enfant puisse retourner à l’école

La rentrée scolaire s’en va déjà, je souhaite que tous les enfants qui traînent encore à la maison ou en voyage trouvent le moyen de retourner à l’école. Malheureusement, j’ai pu constater que l’effectif des élèves dans certaines écoles est bien limité.

A tous les parents vivant à l’absence de votre partenaire, je veux rappeler que vous devez assumer toute votre responsabilité à l’égard de vos enfants pour ne pas compromettre leur avenir. Que le gouvernement de la RDC soutienne fortement les familles monoparentales pour les aider. On dit que l’union fait la force et deux parents s’unissent pour soutenir leur foyer. Alors quand l’un quitte l’autre, ça devient une mer à boire pour celui qui est en vie.

Aidons-les pour le bien de ces enfants qui, comme Erick cherchent le chemin de l’école et d’un avenir meilleur.

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