David a rejoint le Club d'Ecoute pour Enfants en 2012. Deux ans après, il en est devenu le porte-parole puis en 2015, le coordonnateur. La même année, David est devenu Enfant Reporter. Il présente également diverses émissions sur les droits de l'Enfant. "Parler des droits de l'Enfant via les médias, c'est ma préférence". David étudie le droit à Bunia et rêve de travailler à la défense des droits des plus vulnérables. David joined the Children's Listening Club in 2012. Two years later, David became the spokesperson and in 2015 the coordinator. That same year, David became a child reporter. Since 2014, David has hosted various programmes on child rights.  "I want to use the media to talk about child rights”. David studies law in Bunia and dreams of working to protect the rights of the most vulnerable. He says he will always work for children.
mère célibataire en RDC

Ivonne, mère célibataire, et ses plus jeunes enfants

Les parents doivent protéger leurs enfants. Et pourtant, beaucoup de ces parents sont irresponsables en abandonnant leurs femmes et enfants. Quoi retenir de cette situation ? Les Enfants Reporters de l’Ituri, au nord est de la République Démocratique du Congo (RDC) sont partis enquêter. Je vous propose l’histoire d’une femme qui lutte seule pour s’occuper de ses enfants. Reportage à Shari, localité située à 8 kilomètres à l’ouest de la ville de Bunia.

A la rencontre d’Ivonne, mère célibataire en RDC

Dans le souci de mieux connaitre la situation des enfants de la périphérie de la ville de Bunia, Ephraïm, Ruth, Daniela et Andry, sont partis en reportage, accompagnés d’Eli (Point Focal Enfants Reporters de l’Odh/Ituri) et moi-même.

enfants reporters en RDC

Les Jeunes Reporters d’Ituri

Lors cette descente, nous avons rencontré une femme exceptionnelle : Ivonne. Elle est âgée d’une quarantaine d’années, et est mère de 8 enfants, dont 3 ont moins de 5 ans. Elle est très déterminée à subvenir aux besoins de ses enfants.

Une mère inquiète pour la santé de ses enfants

« Mes enfants, comme tous les autres enfants, ont droit de bien vivre en bonne santé. Mais pour y arriver, il faut qu’ils mangent des aliments équilibrés, qu’ils étudient, jouent, etc. C’est pourquoi je fais tout ce qui est en mon pouvoir pour respecter cela. Malheureusement, seule, j’ai du mal à y arriver »

Interview d’Ivonne

Ivonne a directement commencé par parler du droit de vivre en bonne santé, et, ce n’est pas un hasard. « Quand le père ne s’occupe pas de ses enfants, ils ont du mal de trouver quoi mettre sous la dent, chose qui peut entraîner une malnutrition chez les enfants ». En moyenne, les enfants d’Ivonne ne mangent qu’une seule fois par jour. Cette quantité de nourriture est insuffisante, les 8 enfants de la famille sont faibles.

Une épouse abandonnée par son mari

Nous pensions qu’Ivonne était veuve mais ce n’était pas la vraie réponse. « Ca fera d’ici quelques matins 12 mois, que mon mari m’a abandonnée ainsi que tous nos enfants au profit d’une autre femme. Depuis, il ne soucie plus de nos enfants. Subvenir aux besoins de 8 enfants est un combat quotidien pas facile à surmonter ».

La vie de cette dame n’est pas facile. Comme de milliers de femmes congolaises, Ivonne n’est pas passée par l’Etat civil pour avoir l’acte de mariage. Un problème réel dans le pays.

L’éducation : l’espoir pour l’avenir

Éduquer, faire grandir l’enfant, c’est l’affaire des parents. « Les parents doivent respecter les droits de tous les enfants. Amour et protection, c’est ce dont les enfants ont besoin pour s’épanouir. Il faut que tous les parent prennent en charge les besoins des enfants et s’intéressent à leur éducation ».

Le droit à l’éducation, loin d’être une réalité pour les enfants de Ivonne « Un seul de mes 8 enfants part à l’école. Les autres ont dû abandonner faute de moyens. Un enfant sur huit, cela ne représente rien. Mais pour moi, c’est mieux que rien. Seule, je ne peux pas faire face à toutes les charges – nourrir, scolarisation, maladie,…– »

Interview d’Ivonne

En dépit de ces multiples difficultés, Ivonne est fière et rassurée de ce qu’elle fait pour ces enfant.

« Je cultive le champ et j’ai vends des jus. Même si ça ne couvre pas toutes les charges familiales, je suis très fière d’être une femme qui se bat pour la vie de ses enfants. Il y a des femmes qui abandonnent leurs propres enfants dans la rue. Moi, je fais mon possible pour subvenir aux besoins de mes enfants. Un jour, ils finiront par grandir et Dieu les aidera pour qu’ils étudient. Pourquoi ne pas devenir des grandes personnalités dans le futur ? J’y crois vraiment »

L’article 18 de la Convention relative aux droits de l’Enfant affirme que la responsabilité d’élever l’enfant incombe au premier chef et conjointement aux deux parents.

Pour Ivonne, les pères ne doivent plus abandonner leurs familles car élever les enfants, c’est leur responsabilité aussi : « Les enfants sont la bénédiction de l’Eternel, un jour ils aideront toute la nation. Les pères doivent accepter d’assurer leurs responsabilités ».

Une situation malheureusement trop courante

Ivonne demande à toutes les femmes se trouvant dans la même situation qu’elle de ne pas baisser les bras, d’être courageuses et toujours s’intéresser à leurs enfants. Les enfants, sont un cadeau très précieux.

Ivonne n’est malheureusement pas la seule dans cette situation. En Afrique, la charge familiale revient en premier lieu au père de famille. Malheureusement, beaucoup de pères abandonnent femmes et enfants, chose qui accroît le nombre d’enfants se trouvant dans la rue. Le planification familiale est un autre facteur très important.

Parents, élever l’enfant, c’est votre responsabilité conjointe !