Déo Deo a 17 ans, il est enfant reporter et finaliste au collège Kivuvu à Bandundu. Il a représenté les enfants de la RDC au Forum de l'espoir des enfants à Bujumbura en juin 2014. Il fut élu ambassadeur du Forum de l'espoir et a représenté les enfants de la Région des grands Lacs au sommet Spécial de la CIRGL sur l'emploi des jeunes. Pour lui, être enfant Reporter est une opportunité qui lui permet de plaider pour l'amélioration de la situation des enfants de sa communauté

Déo is 17 years old, he is a Young Reporter and a student in final year in KIVUVU High School in Bandundu. Deo has represented Congolese childre at the Forum of Hope in Bujumbura in 2014. He was elected as an Amabassador of Hope and represented children from the Great Lakes region at the Special ICGLR Summit on Youth Employment. For him, being a child reporter gives him an opportunity to advocate on improving the situation on children in his community.

(Photo: En RDC, 2 millions d’enfants souffrent de malnutrition)

La malnutrition est l’un des fléaux qui menacent la santé des enfants dans la province du Bandundu en dehors des maladies tueuses à savoir, la malaria, la pneumonie, la diarrhée, etc.

Selon la dernière Enquête Démographique et de Santé (EDS) 2013, près de 4 enfants sur 10 souffrent de malnutrition chronique dans le Bandundu.

La malnutrition fragilise la santé de l’enfant, elle le rend vulnérable aux maladies et par ricochet, l’empêche de grandir correctement.

Elle est généralement due, d’une part à la pauvreté des ménages qui n’arrivent pas à assurer dûment l’alimentation de leurs enfants, et d’autre part, au manque d’information des ménages sur la nutrition adéquate de l’enfant.

Certaines personnes croient peut-être, que la malnutrition ne touche que les milieux ruraux. En réalité, la malnutrition est fréquente aussi bien dans les villes que dans les villages, bien que souvent les pourcentages relevés dans les villes sont moindre par rapport à ceux des villages.

Dans mon quartier, une fille dont l’âge avoisinait 5 ans, est morte suite à une maladie qu’elle a contractée car elle était mal nourrie. Elle n’est pas la seule à être touchée : j’ai encore rencontré un autre garçon qui présente les indices de la malnutrition notamment le retard de croissance.

Il est important de noter que la Province du Bandundu détient à elle seule, 11 zones de santé sur 18 du pays en alerte de crise nutritionnelle.

Y a-t-il déjà des mesures prises pour palier à cette situation alarmante ?

La survie de l’enfant, la lutte contre la faim ainsi que la malnutrition occupent à présent une place importante dans l’échelle mondiale à telle enseigne qu’elle est reprise comme 1er objectif du millénaire pour le Développement.

La convention relative aux droits de l’enfant, en son article 24, prône elle aussi le bien-être physique de l’enfant tout en mettant un accent particulier sur la lutte contre les maladies et la malnutrition.

Le gouvernement congolais, par l’entremise de son Ministère de la Santé et les organismes internationaux comme l’UNICEF, n’ont ménagé aucun effort pour lutter contre la malnutrition dans la province. Nous bénéficions par exemple d’un approvisionnement assez régulier d’aliments destinés au traitement et à la récupération de certains enfants souffrant de malnutrition. Outre ces organisations, plusieurs programmes travaillent d’arrache-pied.

L’article 18, alinéa 1 de la Convention relative aux Droits de l’Enfant reconnait aux parents et à toutes les personnes exerçant l’autorité tutélaire sur l’enfant, une responsabilité en matière d’éducation, de survie et de protection des enfants.

L’alinéa 2 du même article, stipule que l’Etat congolais, qui a ratifié la Convention, s’est engagé à accorder une aide appropriée aux parents en vue de garantir et de promouvoir la santé des enfants.

Cet article dit, en d’autres termes, que les parents sont les principaux acteurs de la promotion des droits de leurs enfants, et que les autres acteurs viennent en appui en cas de besoin.

Nous demandons donc aux parents qui sont les responsables principaux des enfants de travailler pour assurer à leurs enfants une nutrition adéquate et équilibrée car ce sont eux qui assumeront des responsabilités dans l’avenir.

A tous les programmes qui travaillent pour la lutte contre la malnutrition dans la province, nous demandons d’organiser des séances de sensibilisation avec les mamans sur l’alimentation équilibrée et adéquate de l’enfant et de mener des plaidoyers pour accroître l’aide en alimentation des enfants.

Nous demandons également à l’Etat congolais de poursuivre la lutte contre la malnutrition en renforçant les fonds alloués à la santé des enfants, en ravitaillant les zones de santé en alerte de crise nutritionnelle et en menant des enquêtes pour identifier les enfants mal nourris en vue d’une prise en charge plus rapprochée.

Enfin, nous lançons un vibrant appel aux bailleurs des fonds : initiez et financez toujours plus de programmes qui visent la prise en charge des enfants qui souffrent de la malnutrition.

Si vous n’agissez pas en faveur de ces enfants, plusieurs enfants verront avec impuissance, leur avenir s’envoler.

Car la malnutrition affecte profondément la santé de l’enfant durant toute sa vie. Investir sur les enfants n’est pas une perte de fonds, mais au contraire c’est assurer sa relève dans le futur.

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Photo: UNICEF RDC 2014 Gwenn Dubourthoumieu.

Infographics : UNICEF RDC 2015 Natalia Rodriguez.