Glodi a 14 ans et est enfant reporter de Kinshasa. Il étudie la pédagogie parce qu'apprendre aux personnes qui sont ignorantes est le plus noble des métiers. Glodi est passionné de football, et surtout de Lionel Messi. Son rêve pour le futur est qu'au moins 99% des enfants aillent à l'école et qu'il n'y ait aucune discrimination entre filles et garçons, pour que le Congo se développe et que les enfants aient un avenir radieux.

Glodi is 14 and he's a young reporter in Kinshasa. He's studying Education because teaching people who are ignorant is such an honourable profession. Glodi is passionate about football, and especially Lionel Messi. His dream for the future would be for 99% of children to be able to go to school and for there to be no discrimination between girls and boys, so that Congo can develop and offer a bright future for its children.

quartiers assainis en RDCBonjour, je suis Glodi, Enfant-Reporter de Kinshasa. Mon article parle de la Journée Mondiale du lavage des mains et de notre grand plaidoyer pour que les enfants des villes et les élèves du secondaires aussi puissent profiter du programme des Villages et écoles assainis. Ça fait deux ans que nous, Enfants Reporters de Kinshasa, menons un plaidoyer pour mettre fin à la discrimination qui fait qu’en RDC seuls les enfants qui vivent en milieu rural et ceux qui étudient dans les écoles primaires bénéficient du programme Ecoles et Villages Assainis.

« Choisir le lavage des mains, c’est choisir la santé »

Notre but était que les autorités, obligataires des droits de tous les enfants, prennent des mesures pour mettre fin à cette discrimination, car les enfants des milieux urbains et les élèves des écoles secondaires sont aussi victimes des maladies des mains sales, comme leurs pairs des milieux ruraux et des écoles primaires.

Delphin Makambu, 11 ans, élève à l'école primaire de Kasombo, un village situé à 12 km à l'est de Kenge, dans la province du Bandundu, en République démocratique du Congo, se lave les mains à l'aide d'un seau fourni par l'UNICEF dans le cadre du projet « écoles assainis », le 7 octobre 2015. / Bénédicte Yanvu, a 8 years old student at the Kasombo primary school, a village 12 km east of Kenge, in the Bandundu Province, Democratic Republic of Congo, is washing his hands with soap and a bucket provided by the UNICEF, as part of the "cleaned schools" program, on October 7th, 2015.

Pour rappel, en instituant la Journée Mondiale du lavage des mains en 2008, les Nations Unies visaient surtout à sensibiliser les enfants sur l’importance du lavage des mains à l’eau avec du savon ou de la cendre, car c’est une formule simple qui permet de réduire les maladies des mains sales qui causent la mort des milliers d’enfants surtout parmi ceux de moins de 5 ans.

Pour cette année 2016, le thème retenu au niveau international pour sensibiliser les communautés est : « Faire du lavage des mains une habitude ». Au niveau national, le thème est : « Choisir le lavage des mains, c’est choisir la santé ».

Pourquoi un plaidoyer pour des « quartiers assainis » ?

Nous avons saisi l’opportunité de la célébration de la journée mondiale du lavage des mains pour renouveler notre plaidoyer en direction du Ministre de la Santé et de la Représentante adjointe de l’UNICEF en RDC qui étaient tous deux présents dans l’enceinte de l’école primaire Marie Madeleine, une école assainie, située dans la commune de la N’sele, au quartier Bibwa, où se déroulée la dite cérémonie.

Nous avons fait remarquer aux autorités présentes à cette cérémonie, que cette discrimination entre les enfants des villes et les autres avec le programme Villages assainis, quelles que soient les raisons qui pouvaient la justifier, allait à l’encontre de la Convention relative aux Droits de l’Enfant, notamment son article 2 qui, en substance, dit que tous les droits s’appliquent à tout enfant sans discrimination.

Et cette volonté de non discrimination est exprimée dans l’article 24 alinéa 2 point E qui demande aux Etats parties de faire en sorte que tous les parents et les enfants reçoivent l’information sur l’Hygiène et la Salubrité de l’environnement.

Comment les autorités ont réagi à notre plaidoyer ?

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Lorsque le Ministre National de la Santé, a pris la parole, nous étions agréablement surpris de l’entendre promettre que, bientôt, les écoles des milieux urbains allaient aussi être bénéficiaires du programme école assainie.

Il a également encouragé les différents acteurs à impliquer davantage les enfants dans la sensibilisation, pour garantir la pérennité des résultats par rapport à l’hygiène et à l’assainissement.

Pour sa part, la Représentante adjointe de l’UNICEF en RDC a dit que bientôt le programme village assaini deviendra le programme « Villages et Quartiers Assainis ».

Ces deux réponses, nous ont permis de constater que les autorités qui, hier justifiées la discrimination, ont finalement décidé de mettre fin à la discrimination entre le milieu rural et le milieu urbain, en matière d’accès à l’eau, à l’hygiène et l’assainissement. Cela démontre qu’elles avaient déjà pris à cœur notre vœu de les voir agir vite, faute de quoi des enfants continueraient à mourir des maladies des mains sales.

Pour des quartiers assainis en RDC, on compte sur vous !

Je dis donc à tous les Enfants Reporters de la RDC de ne pas se décourager ; de relancer et de continuer à faire le suivi des différents plaidoyers qu’ils ont eu à mener  en faveur du triomphe des droits de tous les enfants.

Nous, nous suivrons, dans les semaines qui suivent, l’évolution des programmes écoles, villages et quartiers assainis aussi bien dans les milieux ruraux que dans les milieux urbains, et surtout de partager les avancées observées par rapport à la fin de la discrimination telle que affirmée par ces autorités.

Je demande également à tous les enfants de s’impliquer dans les différentes activités de sensibilisation pour des résultats qui durent longtemps, mais aussi et surtout, pour rendre effectif notre droit à la participation à tous les niveaux et sur toutes les questions qui nous concernent.

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Photo: UNICEF DRC Gwenn Dubourthoumieu