Hugues est parlementaire des enfants à Bukavu, dans la province du Nord Kivu. Il étudie à l'Institut Bangu en section littéraire et rêve de travailler pour l'enfance, car l'enfant est toujours victime. Il s’est engagé dans le club de paix de chez lui et aime beaucoup son adage "qui aime la paix prépare l'enfant et non la guerre".

Hugues is a children’s parliamentarian in Bukavu, North Kivu. He studies in the literary section of the Institut Bangu and dreams of working for childhood, because the child is always a victim. He has joined the peace club in his neighbourhood and very much likes his motto “whoever loves peace prepares children not war”.

Ecoutez le cri pour la paix de Hugues, enfant reporter de Bukavu, dans l’est de la RDC. 

En tant qu’enfant reporter et Ambassadeur de l’Espoir, il me tient à cœur de prouver qu’il est important de préparer l’Enfant pour avoir la paix. Pour connaitre un pays qui n’est pas en guerre, pour avoir la concorde et l’accord entre les membres d’un groupe, la réconciliation et la tranquillité d’une famille, il faut préparer les moins de dix-huit ans.

J’ai l’impression que les adultes abandonnent les enfants pour se préoccuper d’eux-mêmes.

Par exemple lorsque les décideurs négligent de construire des bibliothèques, des salles de cinéma et des cercles récréatifs pour enfants, comme c’est le cas chez moi au Sud Kivu. Comment l’Enfant peut-il se cultiver, lire ou devenir créatif s’il n’y a pas d’espaces culturels qui lui soient dédiés ?

Les formations non plus ne doivent pas qu’être réservées aux adultes. Sans formation pour les moins de 18 ans, comment auront-ils des compétences pour l’avenir ?
Les autorités abandonnent les enfants quand elles ne construisent pas d’écoles dans les milieux ruraux ou ne leur donnent pas les fournitures scolaires nécessaires.

Prenons le cas de l’école de Maziba dans le territoire de Walungu au Sud-Kivu, qui est dépourvue de pupitres et de matériels didactiques. Les enfants marchent plus de quatre kilomètres à travers des collines et rivières pour y aller. En plus, leurs enseignants manquent de motivations.

Dans ces conditions, comment l’enfant trouve-t-il le courage d’aller à l’école et que peut-il y apprendre ?

Les adultes oublient que les enfants sont des acteurs du changement de la communauté, et qu’ils deviendront aussi des adultes. Quand un enfant n’est pas éduqué, il devient un adulte ignorant. Une fois devenu un jeune homme, il risque de prendre les armes contre sa patrie ou contre la communauté voisine car il n’est pas éduqué, car il est ignorant. C’est le cas de trop de jeunes dans ma province.

En revanche, si l’enfant est préparé par l’éducation, en grandissant il évitera les vices, il respectera l’autorité, ses parents, ses voisins et toute autre personne.

Parce que l’éducation lui aura donné les moyens de comprendre, il obéira à la loi de son pays. Il aimera les étrangers plutôt que ne leur voudra du mal. Il pourra aussi être important pour lui-même et pour toute la communauté.

Prenons le cas de Noël*, un jeune garçon qui était enfant soldat chez les rebelles, où il servait comme transporteur. Aujourd’hui sorti du groupe armé, Noël m’a confié que d’avoir été enfant soldat l’avait rendu sans espoir pour la vie. Pourtant, ces derniers temps, parce qu’il a commencé les études, il m’a prouvé qu’un jour il pourrait diriger sa ville, sa province ou bien d’autres choses.

Préparer l’Enfant pour l’avenir, c’est aussi rester à ses côtés en l’appelant à faire le bien et éviter le mal, en lui apprenant le dialogue, la négociation, la simplicité et la médiation partout dans sa vie.

Quand l’enfant est préparé, il devient la fierté de ses parents, de ses frères et sœurs et de ses connaissances. Préparons les enfants pour qu’ils soient les bons héritiers de la communauté et la fassent progresser dans le futur.

N’oublions pas : « mieux vaut prévenir que guérir ».

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* Le nom a été changé.

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Photo: UNICEF RDC 2013 Brett Morton.