Avec les enfants reporters et des milliers de jeunes de Goma, nous venons de fêter la deuxième édition du festival Amani (« paix » en swahili, la langue parlée dans tout l’Est de la RDC). Le festival Amani est une campagne pour la paix, pour que tout le monde, au Congo et à l’étranger, sache que malgré les moments difficiles, de nombreux efforts sont fournis pour pallier à cette situation.
Construire une société de paix à travers la musique et la danse
Pendant 3 jours, le festival a invité des artistes engagés dans la promotion de la paix et des droits à amener un vent nouveau, un message de paix et un climat de quiétude dans la ville de Goma et la région. Comme nous l’a expliqué JC Wenga, chargé de communication du festival : « rassembler les gens de différents horizons à travers la musique et la danse et construire une société de paix en passant des moments exceptionnel d’unité, d’amour, de fraternité et de cohabitation a été notre objectif principal pour cette édition ».
Avec les enfants reporters, nous avons fait une ronde pour savoir ce qu’en pensent les festivaliers. Ella, une élève de l’institut mwanga, nous a dit qu’Amani était une bonne occasion d’échanger avec d’autres personnes et de découvrir beaucoup de choses dans les stands. Le jeune Yves nous a laissé écouter cette phrase : « ça me donne un petit côté émotionnel, l’esprit pacifique est encore présent ». Un autre, Blaise, nous a dit que sa participation au festival est la pierre qu’il apporte à la construction de la paix.
Ensemble pour promouvoir les droits et devoirs de l’Enfant
Nous nous sommes tous mobilisés, les enfants et jeunes reporters, avec le parlement d’enfants et l’accompagnement de l’Observatoire des Droits Humains (ONG locale), dans le stand de l’UNICEF pour sensibiliser les festivaliers sur les droits et les devoirs des enfants. Comme l’a dit Suzanne « en tant qu’enfant reporter, nous débattons avec les festivaliers sur la santé, le développement, la protection et la participation des enfants ».
Comme l’année dernière, notre stand a été un grand succès, c’est le plus fréquenté grâce aux spectacles, aux messages diffusés au micro en swahili par les enfants, à la musique, au grand écran montrant les vidéos de nos activités et aux jeux concours sur les droits de l’Enfant.
Pendant le festival, on se rend compte en parlant avec les enfants et les jeunes qu’ils découvrent leurs droits, l’égalité et l’équité qu’il doit y avoir entre tous les enfants, mais aussi leurs devoirs. Par exemple, l’enfant a le droit à l’éducation, mais il a le devoir aussi d’aider ses parents. Quand un enfant profite d’un de ses droits, il doit faire des efforts et aider ses parents pour les encourager à lui faire profiter de ses autres droits, par exemple en travaillant bien à l’école et en faisant des travaux légers à la maison avant d’aller en classe.
Avec Back-to-school, on s’adresse aux jeunes gomatraciens par la musique
A Amani comme pour tous les grands évènements de sensibilisation, nous faisons équipe avec les jeunes artistes « Back-to-school » : des enfants musiciens, chanteurs et danseurs, dont l’objectif est de promouvoir les droits de l’Enfant. Nous nous complétons car les musiciens peuvent atteindre ceux qui ne savent pas lire, et la population gomatracienne adore la musique.
Cette année l’un d’entre eux, Will Stone, s’est produit sur la grande scène du festival. Ses chansons parlent des droits de l’Enfant et de la paix. Par exemple, sa chanson « sitaki ma problèmes » (je ne veux pas de problèmes) appelle les groupes armés qui malmènent les gens dans la région à cesser les crimes. Will Stone parle aussi des problèmes des jeunes de Goma, comme le manque d’eau qui oblige les enfants à prendre des risques en s’aventurant la nuit dans la ville pour puiser l’eau.
Melissa Kasoke, la jeune ambassadrice de la rentrée scolaire ayant obtenu le prix Glamour de l’année à New York, nous a donné ses impressions du festival : « le premier jour, j’étais au podium pour chanter avec toute l’équipe de Back-to-school et du monde nous a soutenu. Aujourd’hui je suis contente d’être dans le public afin de soutenir d’autres artistes comme moi qui chantent pour la paix ».
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Le festival en photos:
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Photo: UNICEF RDC 2015 Justin Kasereka