Ange était un Enfant Reporter jusqu’en 2004. Il revient sur cette expérience qu’il estime précieuse. La preuve, il est aujourd’hui devenu encadreur de la nouvelle génération d’Enfants Reporters à Matadi dans la Province du Kongo Central, à l’Ouest de la République Démocratique du Congo (RDC). En plus de cela, il est aujourd’hui journaliste professionnel !
Né le 12 février 1986 à Kwilu-Ngongo, cité située à 180 km de Kinshasa dans la Province du Kongo Central (ex. Bas Congo), je suis le deuxième garçon d’une famille de cinq enfants dont quatre garçons et une fille.
J’ai fait mes études primaires à l’école primaire Kinzolani à la Paroisse Notre Dame de Lourde à Kwilu-Ngongo de 1991 à 1997, et ensuite mon école secondaire au Petit Séminaire de Kibula de 1999 à 2004.
J’ai ensuite rejoint la ville de Matadi pour poursuivre mes études à l’Institut Ramazani, une école conventionnée islamique où j’obtiens mon diplôme d’Etat dans la section commerciale et administrative en 2008, à l’âge de 22 ans.
Mais faisons d’abord un petit retour en arrière…
A l’âge de 15 ans, mon père a été licencié de la société où il travaillait. Pendant cette période, la vie économique et sociale de la famille était devenue très précaire, à tel point que j’ai été pris en charge par mon grand-père maternel.
Malheureusement, après la mort de mon grand-père en 2004, à l’âge de 18 ans, je suis accusé de sorcellerie par les autres membres de la famille qui ne voulaient pas que je puisse hériter des biens de mon grand -père, et je suis rejeté de la maison.
Cette accusation est due à un songe de la seconde femme de mon grand-père, ma grand-mère directe étant déjà décédée à cette époque. J’étais, pour elle, un témoin gênant, car au moment du décès de mon grand-père, elle a présenté un faux testament, et elle savait que je savais la vérité à ce sujet. Pour m’écarter, elle a utilisé cette astuce d’accusation de sorcellerie.
C’est ainsi que je devins, malgré moi, enfant de la rue ou «Shegue», et « enfant dit sorcier », vivant toutes les atrocités de la rue.
Mes parents, peinés par cette accusation de sorcellerie de la part de la seconde femme de mon grand-père, et malgré leurs difficultés financières, m’ont demandé de rentrer en famille, quoi qu’ils n’étaient pas en mesure de supporter mes études. Ce sont des personnes de bonne volonté qui me donnaient un peu de moyens pour financer ma scolarité. Notons que j’avais quitté notre maison suite aux difficultés financières de mes parents et non suite à un autre problème quelconque.
En 2007, mon école me choisit pour faire partie du groupe d’enfants devant mener un plaidoyer sur les droits des enfants, initié par la Division Provinciale du Genre, Famille et Enfant (GEFAE), en collaboration avec le bureau de l’UNICEF à Matadi auprès des députés provinciaux à la première législative de 2006.
C’est ainsi que je devins Enfant Reporter, faisant partie de la première génération d’Enfants Reporters de la Province du Kongo Central.
A la fin de l’année 2006, j’ai bénéficié de la formation de Pairs Educateurs sur le thème suivant : « Des adolescents sur la prévention des IST-VIH /SIDA et des autres problèmes de santé de la reproduction à travers l’éducation aux compétences de vie courante ». En tant que Pair-éducateur, j’étais formé pour sensibiliser les autres jeunes de mon âge sur ce thème en particulier.
En ma qualité d’Enfant Reporter, j’ai participé à plusieurs activités de plaidoyer sur les droits des enfants. Cette qualité a suscité en moi le goût de devenir journaliste. Comme je ne pouvais pas étudier dans une université pour être formé en journalisme, j’ai opté pour me former sur le tas.
C’est ainsi que je devins animateur co-présentateur d’une émission sur la Convention relative aux Droits de l’Enfant (CDE) à la RTNC (Radio-Télévision Nationale Congolaise) en 2008, puis, en 2009, je suis à la radio diocésaine de Matadi/ Kukiele (RTDM) pour la présentation des émissions des enfants.
Au début j’animais l’émission « Génies en Herbe » à la radio, axée essentiellement sur les droits des enfants, ensuite j’ai commencé à présenter l’émission « A l’écoute des écoliers », lors de laquelle des enfants venaient développer un thème suivi d’un débat avec les autres enfants.
Après huit ans de service, je suis actuellement journaliste producteur, spécialisé sur les questions de l’enfant, les droits et devoirs, et autres questions de société.
En reconnaissance de ce que la Division Provinciale du GEFAE a fait de moi, je suis devenu Encadreur des Enfants Reporters du Kongo Central.
Je suis également membre et Secrétaire de l’Association de Journalistes Amis des Enfants (AJAE). L’AJAE accompagne les activités des enfants, surtout en ce qui concerne leurs droits. Notre vision est de développer le même thème dans toutes les chaînes en rapport avec les droits des enfants.
J’encourage les jeunes enfants dans les écoles et autres associations de jeunes à contribuer à la promotion des droits et devoirs de l’enfant et d’initier les activités en faveur des enfants en difficulté au Kongo Central, en RDC, en Afrique et dans le monde.
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© UNICEF RDC/2013/Adrien Majourel
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À propos de l’UNICEF
L’UNICEF promeut les droits et le bien-être de chaque enfant, dans tout ce que nous faisons. Nous travaillons dans 190 pays et territoires du monde entier avec nos partenaires pour faire de cet engagement une réalité, avec un effort particulier pour atteindre les enfants les plus vulnérables et marginalisés, dans l’intérêt de tous les enfants, où qu’ils soient. Pour en savoir plus sur l’UNICEF et son action : www.unicef.org/french
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