"Je suis Joseph Tsongo, journaliste reporter et blogueur dans l'Est de la RDC. Depuis l'enfance, je porte dans mes veines le virus du journalisme. Dans mes blogs, articles ou au micro de la radio, je traite de la vie des petits et grands, des jeunes et vieux, et surtout de la promotion des bonnes pratiques et initiatives, des gens modèles dans leur domaine d'activité. Je reste actif sur les réseaux sociaux et travaille pour plusieurs agences de presse. 'Des petits pas, pour des profits géants'.

"I amJoseph Tsongo, a reporter and blogger based in Eastern DRC. blogueur dans l'Est de la RDC. Since childhood, I have the journalism virus. In my blogpost, articles and on the radio, I talk about the lives of children and grow-ups, young and old people; most of all, I promote good practices, initiatives and role models. I am an active user of social networks and I work for various press agencies. My moto: "small steps for huge profits".

enfants des rues en RDC

ENFANT REPORTER – La mendicité déguisée prend de plus en plus d’ampleur. Les enfants à la recherche d’une main qui donne sont nombreux à Kiwanja, importante agglomération située à environ 70 kilomètres au Nord de Goma. Pas comme des grandes personnes, les enfants procèdent de leur manière…

Ces enfants n’ont pas peur de m’approcher

Ce jeudi, je suis assis devant une petite boutique dans mon quartier. Trois enfants arrivent. Pieds nus, avec leurs habits en lambeaux, ces enfants n’ont pas peur de m’approcher.  Décidément, ils n’ont rien à perdre ! Le garçon me semblait être le plus jeune, nageant vraisemblablement autour de 8 ans. C’est lui qui visiblement conduit la bande, muni de son petit sac suspendu au cou à l’aide  d’une cordelette. La fillette, elle, a peut-être une dizaine d’années. Avec un bout de pagne déchiré, elle porte au dos un autre petit gamin aux petites jambes noires.

La trouille me prend

C’est le jeune garçon qui commence en Kiswahili : « jambo papa » pour dire « bonjour papa », à moi de répondre : « jambo ! ». Chapelet à la main, c’est avec un air gelé que la fillette prend à son tour la parole : « papa tulita kuya kuombeya..! » comme pour  vouloir dire « papa on voulait prier pour toi..! ». Ne cessant de les fixer dans les yeux, j’ai un retard à répliquer : la question me semble très lourde, surtout que j’ai du mal à me livrer à des inconnus. Mon impression est que je suis devant deux petits sorciers. Je ne les avais jamais rencontrés, en tout cas, je ne me rappelle pas les avoir déjà vus quelque part ! J’avais la trouille et voulais fuir ces enfants, ne sachant plus quoi faire.

De malicieux enfants

Curieux, mon ami nous regarde depuis sa petite échoppe. Assez attentivement. Celui-ci ne peut s’empêcher de rire alors que je suis comme ensorcelé par ces gamins, ne sachant plus quoi dire ! Avant de tourner mon visage vers lui pour savoir ce qu’il se passe, il demande aux deux enfants de venir vers lui. Il leur donne un billet de 500 Francs Congolais et leur demande de partir. Comme si de rien n’était, les enfants qui voulaient prier pour moi ont pris la tangente sans plus tarder. N’ayant pas vite compris le jeu, je demande de quoi il s’agit. Mon ami, un commerçant du quartier, m’explique alors la nouvelle formule dont les enfants font usage pour mendier ces derniers temps. Tiens, ils m’ont bien eu ! Quels malicieux enfants !

Sacré coup de mendicité déguisée

Leur âge varie entre 3 et 10 ans. Ces enfants s’organisent en groupes de deux ou trois. Ils n’ont pas peur du soleil accablant. Et ce n’est pas une forte pluie qui peut les arrêter. Ces enfants  passent de longues journées les mains tendues vers les piétons ou vers les tenanciers  des boutiques s’ils ne bivouaquent pas devant les bureaux o des artères principales. On ne sait d’où ils viennent, et leur introduction est la même : « nous voulons prier pour toi..! », collant le chapelet à la main.

Un encadrement nécessaire

Ce qui est certain, c’est que ces enfants n’agissent pas ainsi par volonté ; c’est un problème de moyens. Certains vous disent qu’ils sont orphelins tandis que d’autres ne savent même pas où se trouvent leurs familles. D’autres encore sont utilisés par des grandes personnes à qui, chaque soir, ils doivent rendre des comptes. C’est la souffrance qui a forgé leur mental. Ces enfants doivent bien gagner leur pain !

Je plaide donc pour la construction de centres d’information et d’éducation pour permettre l’encadrement de ces enfants à l’Est de la République Démocratique du Congo. Il faut profiter du dynamise de ces enfants afin qu’ils se sentent utiles et valorisés au niveau de la société. Si rien n’est fait, ils constituent une menace tôt ou tard ; une bombe à retardement qui risquera d’exploser en plein jour !

Plus d’informations sur les enfants des rues en RDC

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Photo: UNICEF RDC 2008 Alfredo Falvo