Mon nom est Chrinovic. Je suis membre de l’équipe des enfants reporters de la ville de Bunia, et j’ai 15 ans. Je vais vous parler de Jeannot, un enfant de 10 ans que j’ai rencontré. Jeannot vend des petits gâteaux pour sa mère, il a abandonné l’école.
J’ai rencontré Jeannot quand je revenais de chez mon encadreur. J’ai aperçu ce petit garçon de dix ans avec son petit seau en plastique rempli de gâteaux. Il a accepté de répondre à mes questions, et nous avons commencé à parler.
Abandonner l’école faute de moyens
Jeannot m’a raconté qu’il a abandonné le chemin de l’école parce que sa mère n’a plus les moyens d’assurer sa scolarité. A la place, il l’aide à écouler sa production de pâtisseries. Quand il vend, il ramène l’argent à sa mère qui l’utilise pour la nourriture et d’autres besoins de la maison. A 10 ans, Jeannot participe donc à la survie de la maisonnée.
Vendeur ambulant, c’est dur !
Parfois, il parcourt de longues distances pour tenter d’écouler sa marchandise. Il habite au quartier Kindia. » Je marche tous les jours, car le travail de vendeur ambulant exige de marcher, parcourir de longues distances. Il arrive même que la nuit me trouve encore en chemin. C’est vraiment difficile, mais je n’ai pas le choix’’, explique-t-il.
La mort de son père a changé sa vie
La mort de son père est le déclencheur de sa souffrance et de celle de sa famille. Il explique que du vivant de celui-ci, il étudiait. Et son père ne pouvait en aucun cas accepter que sa mère l’envoie dans les rues comme vendeur ambulant. ‘’On était bien, toute la famille’’, explique-t-il. Mais maintenant il n’est plus là, et sa mère ne travaille pas. Elle vend des beignets qu’elle confie à Jeannot et son grand-frère pour aller vendre. Il considère la mort de son père comme la cause de la souffrance par laquelle ils sont en train de passer.
Beaucoup d’enfants de Bunia son comme Jeannot
Jeannot n’est pas le seul enfant qui vit ce genre de situation. Beaucoup d’autres enfants connaissent le même sort dans la ville de Bunia. Beaucoup d’enfants en âge de scolarité sont utilisés comme vendeurs ambulants. Et je pense que cela n’est pas juste, parce qu’on a toujours dit que chaque enfant doit aller à l’école. Surtout, il ne doit pas être exploité économiquement.
Je pense aussi que malgré les difficultés, cet enfant devrait être inscrit dans une école pratiquant la gratuité de l’enseignement, et non parcourir les rues à longueur de journée pour écouler la marchandise de sa mère.
Mon interpellation aux parents et aux autorités
J’interpelle donc les parents de ma ville afin qu’ils privilégient avant tout l’intérêt supérieur de l’enfant dans toutes les décisions qui le concernent. De même, les autorités doivent améliorer les conditions de vie de la population pour que les parents soient en mesure d’assumer pleinement leurs responsabilités.
J’interpelle donc les parents de ma ville de toujours voir l’Intérêt supérieur de l’enfant dans toutes les decisions à son égard. Aussi les autorités doivent améliorer les conditions des vies de la population pour que les parents soient en mesure d’assumer leur responsabilité envers leurs enfants.
Encadreur : Délice Wamusonia