Je m’appelle Patient Muhimuzi et j’ai 15 ans. J’habite dans le territoire de Kalehe, au Sud-Kivu, en RD Congo. En fait, dans ce territoire, j’ai remarqué que beaucoup d’enfants passent leur temps au bord du lac Kivu.
Après ma formation comme enfant reporter du 17 au 19 janvier dernier, j’ai décidé d’aller rencontrer ces enfants qui traînent au bord du lac dans la journée pendant que d’autres enfants vont à l’école. Une fois sur place, j’ai croisé Freddy, 12 ans. Il est pécheur.
Je suis curieux de savoir comment cela est arrivé ? Lorsqu’on regarde le poids du filet de pêche qu’on retire de l’eau, cela peut rendre un enfant malade.
En plus de cela, la pratique de la pêche met en danger la santé de cet enfant. Il n’est pas seul dans cette situation.
Et pourtant, l’article 32 de la Convention relative des droits des enfants, stipule que « l’enfant a le droit d’être protégé contre tout travail mettant en danger sa santé, son éducation ou son développement. L’Etat fixe des âges minimaux d’admission à l’emploi et réglemente les conditions d’emploi ». Je constate que Freddy ne bénéficie pas de tout ce qui est dans cet article.
En fait, Freddy est aîné d’une famille de cinq enfants. Lui ainsi que ses frères et sœurs ne vont pas à l’école. Etant pêcheur, il n’a pas le temps d’aller à l’école.
Freddy travaille à la place de son père
Avant que Freddy ne pratiquait pas le pêche. Son père faisait du champ pour nourrir Freddy, ses frères et sœurs. Alors, lorsque son papa tombe malade, la situation a la maison devient difficile. Freddy, aîné de la famille, réalise que même son père hospitalise, n’a même pas de quoi manger.
Il décide d’aller chercher du travail pour apporter a manger a son papa. Que faire ? L’option de la pêche lui semble facile. Le lac n’est pas loin de sa maison. En plus, d’autres enfants de son quartier pratiquent déjà la pêche.
Cet enfant va d’abord parler au chef des pécheurs pour avoir son autorisation. Cela lui est accordée. A 12 ans, Freddy se lance dans la pêche. Les horaires ne sont pas faciles a suivre. Après que ce dernier a accordé, l’enfant de 12 ans est devenu pêcheur.
Des nuits et mâtinées chargées
L’enfant prend ses précautions pour être ponctuel à son travail et surtout, il sait qu’il sera payé.
« Chaque soir nous arrivons au lac à 20h pour apprêter les filets. Nous faisons la pêche des fretins. Dans les pirogues de pêches, nous sommes avec au moins deux adultes qui conduisent le travail. La pêche prend fin jusqu’à 3h du matin. Je me repose au moins une heure pour reprendre le travail à 4h. Et après, nous enlevons les fretins dans les filets. C’est qui nous prend jusqu’à entre 6h ou 7h. Juste après, je retourne à la maison pour revenir au lac le soir. Ainsi de suite. Par jour, je peux gagner entre 2,5 et 3 $. C’est cet argent que nous permet de vivre en famille », raconte Freddy.
Cette activité a des conséquences sur la santé de cet enfant. Freddy souffre régulièrement du paludisme et se plaint des douleurs au niveau de la poitrine. Il dit aussi souffrir des maux de tête. En plus de cela, lorsqu’il travaille la nuit sur la pirogue, Freddy a toujours peur de se noyer.
Mon plaidoyer
Je demande aux autorités de mon pays et aux ONG qui s’occupent des enfants de soutenir les familles en difficultés. Malgré la gratuite de l’enseignement primaire, certains enfants ne vont pas a l’école. Les autorités devraient suivre l’application effective de la gratuite de l’enseignement.
Les enfants doivent avoir la possibilité d’aller à l’école, malgré la situation de leurs familles.
Je demande aux autorités de mon territoire, de veiller a ce que les enfants ne puissent pas travailler. Parce que la place de l’enfant c’est a l’école.
Encadreurs : Jérémie Karagi et Nathalie Mazinge