Divine Musao, 15 ans, est Enfant Reporter de Kipushi dans la province du Haut-Katanga.

Je suis Divine Musao, enfant reporter de Kipushi. J’ai rencontré Rachel à Kitshangalayi. Cette fille de 14 ans ne supporte plus la présence de la poussière dans son quartier et elle m’en a parlé.

 

En fait, dans les quartiers Mungoti et Katshoma, les enfants sont de plus en plus exposés à la poussière. Et du coup, certains ont des problèmes de santé. Kitshangalayi est en fait une zone polluée par l’exploitation minière à Kipushi.

Pendant la saison sèche, lorsqu’il y a du vent, la poussière qui vient de l’ancienne zone d’exploitation minière de la Gécamines envahit les quartiers voisins de Mungoti et Katshoma. Dans cette zone, il n’y a presque plus d’arbres.

« Entre 8 h et 14 h, nous sommes obligés de nous enfermer dans nos maisons. C’est vraiment insupportable. Dans cette poussière, vous ne pouvez pas voir quelqu’un à 30 mètres. Nous sommes obligés de quitter nos maisons avant 8 h et revenir après 14 h pour se sentir à l’aise », déplore Rachel. Leur maison se trouve juste à l’extrémité de cette zone.

 

Des bonnes pratiques déjà abandonnées

 

Pendant que la Gécamines exploitait ses mines de Kipushi, des camions citernes passaient arroser cette zone pour lutter contre la montée de la poussière. Depuis la chute de cette entreprise, ces bonnes pratiques sont abandonnées. C’est maintenant la population qui en subit toutes les conséquences. Les familles n’ont pas les moyens de lutter contre la poussière qui est abondante.

 

La santé des enfants est en danger

 

Pendant la saison sèche, des enfants tombent souvent malades. Ils souffrent du rhume et de la toux à cause de la poussière. « Il y a deux jours seulement que j’étais guérie de la toux. Et là encore, je suis enrhumée. Cette poussière chatouille dans les yeux, dans les narines et à la gorge. Parfois, nos repas sont recouverts de la poussière. Dernièrement, j’avais failli rater mes examens à cause de la poussière. J’étais arrivée à l’école en retard en attendant le passage de cette même poussière. Sinon je risque d’arriver trop sale à l’école », se plaint Rachel.

 

Mon plaidoyer

 

L’article 24 de la Convention internationale des droits de l’enfant affirme que « … Les Etats parties … prennent les mesures appropriées pour : a) Réduire la mortalité parmi les nourrissons et les enfants; b) Assurer à tous les enfants l’assistance médicale et les soins de santé nécessaires, l’accent étant mis sur le développement des soins de santé primaires ».
Selon cet article, les Etats parties font « … en sorte que tous les groupes de la société, en particulier les parents et les enfants, reçoivent une information sur la santé et la nutrition de l’enfant, les avantages de l’allaitement au sein, l’hygiène et la salubrité de l’environnement et la prévention des accidents, et bénéficient d’une aide leur permettant de mettre à profit cette information ».

Je demande aux autorités de prendre des mesures pour lutter contre la montée de la poussière dans ces quartiers et arroser ses zones pendant la saison sèche pour protéger les enfants.

Il faudrait aussi sensibiliser la population pour qu’elle s’implique à planter les arbres pour redonner un peu de verdure à cette zone qui ressemble à un désert.

Encadreur : Christian Katondo