Gisness Abaraka , 13 ans, est un enfant reporter de la ville de Bunia, dans la province de l'Ituri 

Bahati aimerait étudier mais manque de soutien.

L’année scolaire 2022-2023 a démarré, mais les enfants qui vivent dans la rue ne sont pas concernés. Certains d’entre eux s’en inquiètent. C’est le cas de Bahati. Je m’appelle Gisness Abaraka, élève du complexe scolaire Jean-Marie de la Mennais. J’ai 13 ans. Je suis un enfant reporter de Bunia, dans la Province de l’Ituri.

 

 

 

Alors que j’étais sur le terrain avec mon encadreur pour la collecte d’information, j’ai croisé quelques enfants en situation de rue  au boulevard de la Libération de Bunia. Parmi ces enfant se trouvent Bahati, un adolescent de 15 ans qui a accepé de me parler librement.

 

Bien que Bahati se trouve aujourd’hui en situation de rue, il pense quand même à l’école. Je l’ai senti à travers nos échanges. Il m’a dit qu’il n’a jamais été à l’école. L’année où il devait débuter, la guerre a éclaté et a tout gâché dans son village, Djugu. C’est ainsi que sa famille et lui ont pris la fuite. Cela remonte à pas mal de temps déjà.  » Voici bien longtemps déjà, mon père voulait m’inscrire à l’école de notre village. C’était ma première expérience de scolarisation. Mais le moment venu, un groupe rebelles a envahi notre village. Ils ont pillé et tué les gens dans mon village. Ils ont même tué mon grand-frère. Le reste de la famille a fui, chacun par le chemin qui mlui était possible d’emprunter.  »

Bahati m’a raconté que depuis cette attaque il n’a jamais revu ses parents. Peut-être que s’ils étaient là, il allait étudier. SOn histoire m’a beaucoup touché.

 

A chaque rentrée scolaire, il a envie d’étudier aussi, comme les autres enfants qu’il voit passer en uniforme, avec des sacs. Seulement, il n’a personne pour le prendre en charge.  » J’aime bien étudier pour devenir utile. Mais il n’y a personne pour supporter mes études. Je ne suis jamais allé à l’école, mais l’école m’interesse. Quand je regarde les autres enfants y aller, j’en ressens l’envie, mais je ne peux pas y aller. Je vis dans la rue. Je voudrais faire une formation en mécanique, car je rêve d’être un grand mécanicien dans la ville de Bunia  » m’a t-il confié.

 

Bahati n’est pas le seul enfant dans cette situation. Il y a plusieurs autres enfants dans la même situation à Bunia. Mais l’éducation est un droit pour chaque enfant, quelle que soit sa situation. Les enfants sont l’avenir, et l’avenir se prépare aujourd’hui. Si le droit des enfants à étudier est bafoué, alors n’esperons pas un avenir meilleur pour notre pays.

 

L’Etat a une part de responsabilité pour resoudre ce problème. Si on peut au moins construire des centres d’encadrement pour tout les enfants en situation de rue, cela pourrait résoudre en quelque sorte le problème de formation et de scolarisation des enfants en situation de rue.

L’Etat doit  vraiment chercher une solution, parce que moi déjà je m’inquiete beaucoup pour ces enfants. Aussi, l’UNICEF qui travaille pour les enfants doit aussi songer à intervenir sur le cas de ces enfants séparés de leurs familles.

 

 

 

Encadreur : Délice Wamusonia