Je suis Joel Kasongo, enfant reporter de Kipushi, dans la province du Haut Katanga. Je suis élève à l’Institut Mulumba Lukoji. Chaque matin quand je vais à l’école, je vois beaucoup d’enfants qui lavent des motos. Ils sont dans différents coins de la ville. Beaucoup d’autres enfants avaient rejoint leur groupe pendant les vacances de pâques.
En quoi consiste l’activité de lavage des motos ?
Olivier, le chef du groupe répond : «Cette activité consiste essentiellement à rendre les motos propres, en les débarrassant de saletés. Il y a deux types de lavage. Le lavage simple et le lavage complet. Le lavage simple consiste à laver la moto sans toucher au moteur et le lavage complet consiste à laver entièrement la moto, le moteur y compris. Les prix varient en fonction du degré d’encrassement, et la fourchette des prix varie entre 1000 FC et 1500 FC. Pendant la saison de pluie, nous pouvons avoir une vingtaine de motos par jour. C’est la période pour faire de bonnes affaires ».
Qu’est- ce qu’il faut pour débuter cette activité ?
Le lavage de motos demande un minimum de matériel et du temps. « Il faut d’abord une place fixe pour pouvoir mener à bien son activité. Ensuite, il faut un nettoyeur à pression. Cette machine coute environs 200.000 FC. Par manque de moyens, nous utilisons un tuyau d’arrosage », déclare Olivier, 14 ans
Les risques rencontrés dans le lavage des motos
Ils sont essentiellement confrontés à un problème d’espace et de temps. Aussi laver une moto n’est pas chose aisée. Les laveurs rencontrent pas mal de difficultés. Il y a des risques de blessure aux mains essentiellement : «On est souvent blessé aux mains quand il s’agit de laver les motos. L’idéal serait de porter des gants. Mais ils ne pourront pas permettre aux doigts d’atteindre les coins et recoins des motos. Avec cette activité, je ne manque de rien. C’est avec ça que je me paie les babouches, les habits et le coiffeur », dit Olivier.
D’habitude, les enfants sortent de l’école à 13h et dès qu’ils arrivent à la maison, ils commencent à penser comment travailler pour avoir de l’argent. Ils n’auront pas le temps de se reposer ou de revoir leurs notes de cours pendant la journée. Et cela entraine des échecs scolaires. Par ailleurs, cela nuit à la santé et empêche un bon développement physique et mental.
J’insiste sur le fait que l’enfant doit avoir le temps de repos. Comme stipule l’article 31 de la convention relative aux droits de l’enfant que : « L’enfant a droit au repos et aux loisirs, de se livrer au jeu et a des activités récréatives propre à son âge et de participer librement à la vie culturelle et artistique ». A Kipushi dans la province du Haut Katanga, ce droit est violé.
Encadreur : Christian Maland