Il y a une année, les élèves de la ville de Beni s’étaient décidés d’initier un sit-in à la mairie de la ville de Beni pour exiger le retour de la paix dans la région. Cette manifestation avait été violemment réprimée par les forces de l’ordre. Des enfants étaient blessés, d’autres avaient perdu connaissance. Certains même ont été arrêtés et placés à la prison des mineurs. Ils avaient par la suite été libérés, grâce aux plaidoyers du Parlement des enfants de la ville de Beni.
Je suis Samuel Isenge, Jeune Reporter de la ville de Beni, une ville de l’Est de la République Démocratique du Congo dans la province du Nord-Kivu. À l’ occasion de cette date, je suis allé à la rencontre de Jason Katya, initiateur de ce mouvement, pour savoir un peu plus sur la suite de cet évènement. Notre échange était base sur deux aspect notamment la sortie du film documentaire qui retrace leur vie pendant le sit-in, et le suivi des promesses et engagements du Président de la République.
Un film documentaire pour la mémoire collective
A en croire ses propos, ils ont décidé de réaliser un film documentaire qui retrace cette semaine qu’ils ont passée à l’hôtel de ville pour immortaliser cet évènement. Le film, déjà réalisé, sera mis à la disposition du public prochainement. « Une année après le sit-in, nous avons réalisé ce documentaire pour parler de tous ce qui s’était passé. Car après les tracasseries dont nous avons été victimes, il n’y a aucune suite et on pourrait dire que cette activité est passée inaperçue. Ce documentaire est aussi une façon pour nous de continuer à mener des plaidoyers pour le changement dans notre région » m’a-t-il dit.
Aucun suivi n’a accompagné les décisions du chef de l’Etat
La dernière fois que le Président de la République est arrivé à Beni, Jason fait partie des rares personnes qui ont été reçues en audience. Il avait alors adressé des recommandations au Président. Mais à ce jour, elles n’ont jamais été réalisées. Il s’agissait entre autres du retour de la paix et des frais de soins des enfants qui avaient été brutalisés par les forces de l’ordre. Seule une fille victime a été prise en charge par le gouvernement. Les autres ont été soignées par leurs parents ou des volontaires. « A part la prise en charge de la fille Abigaël, il n y a aucune action qui a été faite et connue, car tous les autres blessés ont été pris en charge par leurs propres parents. Toutes les autres recommandations ne sont pas encore prises en compte jusqu’à aujourd’hui. » a dit Jason Katya.
La prise en compte des revendications
Ces jeunes demandent aux autorités locales d’avoir un esprit d’écoute et de prendre les recommandations de la population, plus particulièrement celles enfants. Et aux organisations locales du Nord-Kivu, d’accompagner les actions menées par les enfants pour un retour efficace de la paix dans la région.