Jérémie Karagi est un enfant reporter de la ville de Bukavu, dans la province du Sud-Kivu.

Bonjour je m’appelle Jérémie Karagi, je suis jeune reporter de la ville de Bukavu. Pour la première fois, j’ai participé à un tournoi de football féminin.

 

 

Une mobilisation initiée par la direction

Ce tournoi est organisé par l’archevêché de l’église catholique de Bukavu. Il réunit les écoles du diocèse de la ville. Et mon école, le collège Saint Paul, faisait partie des écoles participantes.

Lors du premier match de notre école, nous étions tous mobilisés par la direction de l’école pour aller encourager les filles de notre école. Mais personnellement, je ne suis pas parti pour vraiment supporter les filles, mais beaucoup plus pour me marrer. Je m’attendais à des scènes de jeu plutôt comiques.

 

A la surprise générale

Arrivé au terrain, j’attendais que le spectacle commence, comme je m’en faisais l’idée en cours de route. Mais quelle ne fut ma surprise ! Car dès le début du match, le respect des règles du jeu, le contrôle et la technique nous ont tous surpris.

Les filles de notre école ont montré une telle maîtrise que nous avions l’impression de voir jouer des professionnelles. Personne ne pouvait croire qu’elles jouaient au foot de cette façon. Et tous les garçons venus pour voir comment allait se dérouler la rencontre sont restés sans voix.

 

Comme des pros

Ce qui m’a beaucoup plus donné des frissons, c’est juste à la deuxième mi-temps, quand la gardienne de l’équipe adverse a arrêté un penalty comme un gardien de classe mondiale. Nous n’en revenions pas. Mais c’était bel et bien la réalité. Elle avait arrêté ce penalty, sans difficulté.

 

Sorti de mes préjugés

Avant, je croyais que les filles étaient incapables de jouer au football, que c’était un sport exclusivement réservé aux garçons. Mais avec ce que j’ai vécu, j’ai vite compris qu’elles étaient aussi capables de le pratiquer et même de défendre notre école.

Il faut dire que c’est seulement à la télé que je vois de fois des filles jouer au foot, surtout en Europe. Mais en voyant les filles de mon école jouer avec cette attitude, je me rends compte que si les filles de notre province trouvent un encadrement adéquat, elles peuvent aussi être performantes et même jouer à l’international.

 

Perpértuer et étendre cette expérience

L’initiative du concours de football féminin est bonne, et j’espère qu’elle va continuer et atteindre même les autres écoles des communautés protestantes et laïques. Et pourquoi pas, atteindre même les universités.

 

Bannir les idées préconçues

J’invite donc les gens à respecter le droit au loisir de la fille, parce qu’à travers cela, elle nous montre son talent et de quoi elle est capable.

J’espère que notre gouvernement pourra faire son mieux afin d’offrir à la jeunesse l’opportunité d’exploiter ces multiples talents endormis depuis longtemps.