Je suis Raïssa Basheka, enfant reporter de Bukavu, dans le Sud-Kivu. Dans le quartier ISGEA dans la commune d’Ibanda, ou j’habite, s’est produit une situation traumatisante. Neuf enfants d’une même famille ont été asphyxiés. J’ai parlé à certains de leurs voisins proches pour comprendre c’est qui leur était arrivé.
C’est aux environs de 4h du matin que les parents ont découvert la triste réalité. Tôt matin comme il est de coutume, ils ont appelé les enfants pour qu’ils se préparent afin d’aller à la messe de 6 heures du matin. Aucune réponse ! Ils décident finalement de se rendre dans les chambres des enfants.
Les neuf enfants se partagent deux chambres réparties entre filles et garçons. Quand les parents entrent, ils les trouvent tous inconscients. Certain étaient déjà par terre, d’autres sur le lit.C’est encriant : « Nous venons de perdre tous les enfants» que les voisins ont accouru.
C’est qui est à la base de cet incident
Ce qui est arrivé à cette famille est déjà arrivé dans d’autres familles de Bukavu, dans des circonstances similaires : dans une maison fermée, un brasero en activité assure la cuisson de la nourriture pour le lendemain, près des chambres des enfants. Pour le cas de cette famille, c’était des haricots. A force de combustion et de fumée, ces enfants ont fini par manquer d’oxygène.
Avec l’aide des voisins
Les voisins ont réussi à placer les neuf enfants dans les centres hospitaliers du quartier. Mais trois d’entre eux avaient déjà perdu la vie depuis la maison, selon un couple voisin présent sur les lieux. Parmi ces enfants, deux garçons de 7 et 14 ans, ainsi qu’une fille de 13 ans.
Mon plaidoyer
Je demande aux parents d’abandonner cette habitude de faire la cuisine en pleine nuit, surtout lorsque la maisonnée est endormie. Il n’y a alors personne pour surveiller le feu et la marmite. Aussi, je recommande que les foyers de cuisson de la nourriture soient éloignés des chambres et autres lieux de repos de la maison. Cela évitera ce genre de drame.