Je suis Délice Wamusonia, Jeune Reporter de la ville de Bunia, dans la province de l’Ituri. Je suis encadreur des Enfants Reporters. La loi portant protection de l’enfant interdit les pires formes de travail des enfants. Elle stipule aussi que l’enfant âgé de seize à moins de dix-huit ans ne peut être engagé ni maintenu en service que pour l’exécution des travaux légers et salubres.
Ce qui se passe à Bunia ne cadre pas avec la loi. C’est tout à fait le contraire. J’ai rencontré en plein boulevard Josué, âgé de 13 ans, avec deux bidons pleins d’eau. Je l’ai approché, et il m’a dit : » je suis deplacé interne, j’habite au site des deplacés de l’ISP. Je viens en ville ici parce que souvent on manque de nourriture dans le site. C’est comme ça que les mamans des restaurants ici nous envoient puiser de l’eau, et même laver les assiettes en contrepartie d’un repas. C’est comme ça que nous vivons » m’a t-il confié.
Ces enfants sont les premières victimes de l’instabilité que crée l’insécurité. Avec leurs familles, ils se sont retrouvés en situation de précarité en quittant leurs lieux de résidence pour échapper à la guerre. Pour échapper aux violences, ils ont accepté d’abandonner maisons et champs, et se retrouver cantonnés dans des camps de déplacés, sans rien. Les enfants ne sont même pas scolarisés, et se transforment en »hommes à tout faire » à travers la ville. Tout cela, pour un repas.
Mais rien n’est perdu. Il y’a de l’espoir pour ces enfants. Notre gouvernement central doit faire tout son possible pour que la paix revienne dans la province de l’Ituri, et permettre que ces enfants et leurs familles retournent paisiblement dans leurs milieux de provenance. Nous avons interêt à agir vite car l’avenir de ces enfants est entrain d’être detourné.