Je m’appelle Chris Lwamba, je suis un enfant reporter de la ville de Lubumbashi. J’ai 14 ans. À Lubumbashi, les enfants en situation de rue sont de retour et en nombre. Plusieurs enfants autrefois conduits au centre Lukunyi l’ont quitté pour se réinstaller dans la rue. Leur nombre s’est sensiblement accru.
Pascal, Gabriel et Jonathan sont des enfants que j’ai rencontrés au centre-ville de Lubumbashi. Ils ont respectivement 16 ans,13 ans et 15ans. Pascal et Gabriel ont quitté la maison d’accueil Lukunyi pour revenir dans la rue. Jonathan quant à lui, n’a jamis été interné. Il préfère vivre dans la rue parce qu’il refuse d’être chaque soumis à quelqu’injonctions que ce soit.
De nombreux enfants sont dans les rues de Lubumbashi
Il y a plus d’une année, les autorités ont lancé la campagne Lubumbashi, zéro enfant vivant dans la rue. Cette opération consiste à prendre les enfants en situation de rue et les sans-abris, pour les amener à Lukunyi. Là, ils doivent être encadrés en vue de leur réinsertion. Cette campagne, a sensiblement fait baisser la présence d’enfants en situation de rue dans la ville de Lubumbashi. Mais cela n’a pas duré. Quelques mois ont suffi pour que l’on costate le retour dans la ville de certains enfants conduits à Lukunyi dans le cadre de cette campagne. De jour en jour, leur nombre s’est accru.
Je croise souvent ces enfants au centre-ville de Lubumbashi. Certains en train de se droguer, d’autres en train de dormir en pleine journée et à même le sol ou encore, en train de mendier en suivant chaque passant. Il y en a même qui se droguent à la colle aux vu et au su de tous. Ceux qui sortent du centre Lukunyi m’ont confié qu’ils l’ont quitté pour de multiples raisons, notamment sa situation géographique, c’est-à-dire complètement en dehors de la ville.
Et ce n’est pas tout. Pascal et Gabriel m’ont parlé de la sévérité des encadreurs. Ils estiment que leur liberté était étouffée et ne se sentaient pas très à l’aise. Ils racontent qu’il » Il suffit seulement, que tu puisses aller te promener, et les encadreurs pensent directement que tu es parti mendier à la cité. Et comme sanction, les encadreurs vont te fouetter et te refuser même à manger « , m’a dit Pascal. Gabriel quant à lui, raconte qu’il fallait attendre pendant longtemps dans une longue file pour avoir une ou deux boules de fufu. Ce qui fait qu’il dormait souvent sans être rassasié.
Mon appel à toutes les parties prenantes
J’encourages toutes les parties prenantes : les différentes autorités, les ONG nationales et internationales, les églises, chacun à son niveau, à ne pas baisser les bras, mais à trouver une mesure capable d’orienter ces enfants. Organiser un échange avec ces enfants pour discuter de leur avenir est ma recommandation . Et ceci, dans le souci de vulgariser l’article 12 de la convention internationale des droits de l’enfant qui prévoit que < Chaque enfant à le droit à toute question où procédure le concernant d’exprimer librement son opinion et voir cette opinion prise en considération>>
Parler des enfants , sans les enfants , est contre les enfants . Car, on ne peut pas parler des enfants sans enfant.