Les enfants reporters et enfants membres des comités d’enfant sont allés à la rencontre des quelques enfants détenus au centre de rééducation de Makala à Kinshasa. C’est le centre pénitentiaire le plus sécurisé du pays. Voici 5 choses que vous devez absolument savoir sur la situation des enfants dans ce centre.Les enfants à Makala ne sont pas logés dans des bonnes conditions.
Les enfants que nous avons rencontrés étaient très sales et poussiéreux de la tête aux pieds
Il était clair que les conditions dans lesquelles ils dorment n’étaient pas bonnes. Ils nous ont révélé qu’ils dormaient sur le sol dans des cellules sombres et qu’il n’y avait pas de lit.
Les enfants à Makala ne mangent pas bien ou pas du tout
Ils nous ont dit qu’ils mangeaient un mélange dégoutant de haricots, de farine et du poisson. Que ce soit prêt ou pas prêt ils étaient obligés de manger comme ça. Plusieurs d’entre eux passent des jours sans manger puisse qu’ils n’arrivent pas à manger cela. Ce n’est que lorsqu’on vient leur rendre visite par des personnes de bonnes volontés qu’ils peuvent manger normalement.
Les enfants à Makala n’ont droit qu’à un paracétamol et une quinine à chaque fois qu’ils sont malades
A chaque fois qu’un des enfants en détention est malade, on ne lui donne qu’un paracétamol et une quinine quel que soit la maladie. Comment voulez-vous que les enfants retrouvent la santé si on leur donne les mêmes produits à chaque fois sans faire des examens médicaux. Certains sont morts en prison faute de soin. Les enfants que nous avons rencontrés nous ont dit que chez les garçons il y a souvent des morts.
Les enfants à Makala ont des rêves comme les autres enfants
C’est triste de voir que ces enfants avaient des rêves et des ambitions comme les autres enfants. Une jeune fille avec qui nous avons discuté au centre rêvait de devenir femme d’affaire et pouvoir fonder une famille. Malheureusement elle est obligée d’arrêter l’école et rien n’est fait pour qu’ils puissent avoir une formation ou des cours qui leur permettrons de réintégrer la société et faire quelque chose de leur vie une fois dehors. Ce qui va en l’encontre de la convention internationale des droits de l’enfant qui reconnait à tout enfant détenu ou pas le droit à une éducation de qualité.
Les enfants à Makala souffrent et perdent espoir
Nous avons vu que ces enfants n’étaient pas dans des bonnes conditions, ils souffraient. Les filles que nous avons rencontrées nous demandaient à chaque fois quand est-ce que nous allons revenir leur rendre visite. Elles voulaient savoir si nous allions toujours leur apporter à manger. Parce qu’elles savent que c’est le seul moyen de manger convenablement. Visiblement ces enfants souffraient énormément.
Et l’Unicef dans tout ça ?
Dans sa mission, l’UNICEF encourage la mise en place d’un système judiciaire spécialisé et adapté aux enfants. Il le fait aux côtés du gouvernement et en collaboration avec le Conseil Supérieur de la Magistrature. En lisant le document, on peut comprendre que l’organisation travaille pour former les juges et les procureurs affectés auprès des 21 Tribunaux pour Enfants et des Tribunaux de Paix à des approches de la justice adaptées aux enfants et sensibles au genre.
L’idée derrière c’est de préserver le plus possible les enfants des procédures pénales formelles et en soutenant les approches de justice réparatrice notamment à travers les Comités de Médiation grâce auxquels les victimes et les enfants en conflit avec la loi participent activement à la résolution des questions découlant dans un crime.
Dorénavant vous ne direz plus que vous ne saviez pas
Certains seraient tentés de dire que c’est bien payé pour eux, qu’ils méritent de vivre dans ces conditions inhumains compte tenu des leurs manquements à la loi. Je tiens à vous signifier que plusieurs d’entre eux ne sont même pas condamnés. Ils y sont placés dans ces conditions en attendant leur procès. En plus de cela on cessera de rappeler que la place d’un enfant n’est pas en prison. On a beau appelé cela centre de rééducation ça ne diffère en rien d’une prison. Je vous exhorte donc d’aller visiter ces enfants et de penser à eux.