Mes parents me refusent le football. Mais pourquoi ? « Si tu choisis le foot, tu finiras par devenir féticheur et tu sacrifieras les membres de la famille », m’ont dit mes parents. Je venais de leur dire que je veux devenir footballeur. J’étais surpris par la réponse de mes parents.

C’était incompréhensible. Pour moi, il y avait une erreur quelque part. Mais non, c’était bien réel. Mes parents me refusent le football. Et pourtant, c’est l’un de mes grands rêves.
J’étais tellement choqué. L’un de mes rêves vient de s’envoler.
Je suis Liyale Sherkineh. J’ai 12 ans et je suis enfant reporter de Kinshasa. J’habite dans la commune de Ngaba.
En fait, j’aime beaucoup le football. C’est ma passion. Et j’aimerais devenir le prochain Lionel Messi, même si mon équipe préférée, c’est le réal de Madrid.
Le problème, c’est que lorsque j’en parle à mes parents, ils refusent catégoriquement. Pas de discussion possible sur le sujet. Selon eux, lorsqu’on parle du football, il faut directement penser aux fétiches. Du coup, ils craignent que je sacrifie ma famille. Cela m’attriste. Et malgré leur peur, j’insiste pour continuer avec ma passion. Je m’entraîne de temps en temps avec mes amis. Au fond, j’espère pouvoir combiner le foot et mes études.
Et malheureusement, mes parents refusent de me payer l’école de foot. Ils me disent qu’ils n’ont pas assez de moyens pour supporter le coût de ce que je veux. Ils préfèrent me payer des cours plutôt que de payer mon école de foot. Je suis effondré quand ils me le disent.

Je refuse de laisser mourir mon talent

En fait, je suis un bon joueur. Cela peut paraître prétentieux. Mais je sais que j’ai du talent. Alors, quand mes parents me découragent de faire du football un métier, je refuse de les laisser faire. Je pense que les études, c’est important. Mais je pense aussi qu’il faut croire en ses rêves et les faire vivre. Donc j’ai commencé à chercher une école de foot près de chez moi. Un endroit où je peux aller apprendre sur le football. Il n’y en a pas malheureusement.
Alors, je ne vais pas abandonner. Je suis obligé de faire autrement. Du coup, mes amis et moi installons soit des morceaux de bambous, soit un vieux pneu de voiture que nous utilisons comme poteaux et nous jouons dans la rue, pieds nus. Sans crampons.
Le problème avec ce qu’on fait, c’est que la rue n’est pas du tout un endroit adapté pour jouer au foot. On y trouve n’importe quoi. Et on ne peut malheureusement pas tout voir. Certains objets sont cachés par le sable et peuvent nous blesser. D’ailleurs, mes amis et moi, nous blessons assez souvent. Et nous courons le risque d’attraper des maladies à cause de la balle qui tombe très souvent dans les caniveaux.
« Les microbes sont distraits ». C’est ce qu’on se dit entre nous. Cela pour nous encourager mutuellement à continuer à jouer au football.

Je suis toujours passionné du football malgré tout 

Lorsque j’apprends la construction du terrain municipal de Lemba, je suis aux anges. J’espère secrètement qu’il va réunir toutes les conditions pour nous être accessible. Après sa construction, mes amis et moi avons appris que le terrain est payant. Et nous n’avons pas les moyens. C’est encore un autre défi. Et pourtant, nous voulons juste jouer au football.
Mais malgré les obstacles, ma passion pour le foot ne diminue pas. Je ne manque aucun match du Real de Madrid à la télé. Et même le jour où nous n’avons pas de courant, je vais suivre le match en dehors de la maison. Souvent, les grands matches sont projetés près de la maison.
Normalement, je pouvais me décourager. Mais non. Je continue d’espérer. Je sais qu’un jour, j’y arriverai.
Encadreur : Jedidia Kupa