Depuis l’année scolaire 2021-2022, à Rutshuru, dans la province du Nord-Kivu, les élèves n’ont pas étudié à cause de la guerre. Certains élèves finalistes ont fui vers Goma.
Maniraguha Barenga Justin, Munguiko Rubondo Samuel et Kavuo Lengalenga Neema, élèves finalistes, ont fui le territoire de Rutshuru et vivent dans les sites des déplacés de Nyiragongo aux alentours de la ville de Goma.
« La guerre a commencé quand nous étions au centre des examens d’Etat. C’était l’année passée. Les responsables de l’école ont libéré les élèves. Arrivée à la maison, mes parents avaient déjà fui. Nous sommes partis comme des moutons, nous ne savions pas où on allait», raconte Justin Maniraguha. Depuis, il n’est plus retourné à l’école.
Après la fuite, comment passer les examens d’Etat?
« Je venais de reprendre l’année. Malheureusement, la guerre a repris quand les examens d’Etat ont commencé. Nous avons marché pendant 3 jours avec Justin jusqu’à Goma. Depuis, on ne sait pas comment aller à l’école », ajoute Samuel Munguiko.
Ces jeunes ont manqué les examens d’Etat de l’année passée, 2021-2022, à cause de la guerre. Cette année, certains d’entre eux se présentent aux examens comme candidat autodidacte.
Neema Kavuo, élève en coupe et couture à l’institut Buturange de Kiwanja, revient cette année et espère obtenir son diplôme d’Etat. « La vie n’est pas facile dans un camp des déplacés. Pour les examens d’Etat, on m’a proposé deux options : soit me présenter comme scolarisée normalement ou comme autodidacte. J’ai choisi de me présenter comme autodidacte. L’année passée, je n’ai pas pu passer les examens d’Etat à cause de la guerre, alors que j’étudiais normalement avant les affrontements », regrette Neema.
En fait, les élèves déplacées se présentent aux examens d’Etat au centre Don Bosco. Les relais communautaires et les anciens préfets venus de Rutshuru ont mené des campagnes de sensibilisation dans les camps des déplacés. Et les élèves vont étudier dans des écoles temporaires d’apprentissage (ETA) construites par l’UNICEF.
Grâce à la sensibilisation des relais communautaires et d’anciens préfets de Rutshuru (EPST), les élèves se rendent dans des écoles temporaires construites par l’UNICEF.
Dix autres salles de classe temporaire sont en train d’être aménagées pour plus de 1000 élèves déplacés. Les conditions d’études des déplacés sont difficiles. Les élèves ont deux vacations. Certains étudient le matin et d’autres le soir.
Dans le territoire de Nyiragongo, l’UNICEF a construit 81 espaces Temporaires d’apprentissage(ETA). Ces espaces accueillent les enfants venus de Masisi, Kishanga et Rutshuru.
Un traitement particulier pour les élèves déplacés?
« Nous demandons aux autorités de l’Enseignement primaire de ne pas être trop rigoureux envers nous, élèves déplacés. Nous venons présenter les examens d’Etat après avoir connu des traumatismes de guerre. Au camp, nous passons parfois jusqu’à trois jours sans manger. Et lorsqu’il y a de la nourriture, on se contente parfois d’une bouillie. Ces conditions de vie ne nous permettent pas de mieux préparer les examens d’Etat », raconte l’une des finalistes.
Malgré tout, ces élèves sont attendus aux examens d’Etat. Pour réussir, ils vont fournir plus d’efforts pour s’en sortir. Je ne peux que leur souhaiter bonne chance.
Encadreur : Esther Habarugira