Je m’appelle Esperance Wanet, enfant reporter de la ville province de Kinshasa. Je suis élève en cinquième année scientifique. À chaque rentrée scolaire, les responsables de mon école demandent aux filles d’apporter une bande hygiénique parmi les fournitures scolaires. Ce système a été instauré pour aider les élèves qui voient leurs règles en classe.

 

Il est vrai que parfois, certaines serviettes provoquent des démangeaisons ou des brûlures entre les cuisses. Personnellement, il m’est déjà arrivé d’avoir des démangeaisons. Ces irritations sont souvent dues au mouvement que l’on peut effectuer dans la journée, ou encore parce que les serviettes hygiéniques que les élèves emmènent ne sont pas toutes de bonne qualité.

J’ai échangé avec ma mère sur ce sujet et elle m’a raconté comment cela se passait à son époque. En gros, à au temps de ma mère, il y avait des linges qu’on utilisait comme serviettes hygiéniques en tissus. Ces serviettes étaient réutilisables à condition de bien les laver avec du détergeant ou de la javel, les sécher et les repasser avant la prochaine utilisation.

Ces serviettes peuvent également provoquer des irritations et créer des infections au niveau de l’appareil génital féminin lorsqu’elles ne sont pas bien entretenues.

 

Pas de tabou dans mon école

Dans mon école, la question de l’hygiène menstruelle est abordée sans tabou. Un jour, pendant le cours de l’éducation à la vie familiale, le professeur nous a demandé de calculer le cycle menstruel d’une fille. Nous l’avions tous fait, filles comme garçons. D’ailleurs, c’est un garçon qui a résolu l’exercice au tableau.

Nous partageons nos expériences dans le cadre du cours pour briser la glace entre filles et garçons. En fait, pour nous, c’est un sujet comme plein d’autres.

Il est vrai que, les années passées, cette question n’était pas abordée avec autant de liberté. Ce changement de mentalité existe depuis bientôt cinq an. Et je trouve que cela a libéré les élèves.

 

En fait, j’apprécie bien le système que mon école a instauré de demander aux élèves d’apporter des serviettes hygiéniques à l’école. Cela permet aux filles de ne pas manquer d’école pendant leur période de menstruation. Aussi, les écoles devraient aborder, librement, la question de l’hygiène menstruelle dans les classes pour briser la glace et libérer les échanges entre filles et garçons.