L’une des mesures pour lutter contre le coronavirus est de rester chez soi et ne sortir que si c’est nécessaire. Mais qu’en est-il pour les enfants accompagnateurs d’aveugles et malvoyants qui vivent au quotidien en mendiant le long des rues ?
L’histoire de Jordan
A 15 ans, Jordan accompagne de sa mère aveugle dans les rues de la ville de Mbuji-Mayi pour gagner un peu d’argent et assurer la survie de la famille. « Mes études ont été suspendues en 3éme année pédagogique », raconte Jordan en précisant qu’il a arrêté ses études suite au décès de son père. Plus personne ne pouvait prendre en charge sa scolarité.
Depuis ce jour, Jordan accompagner sa mère dans les rues de la ville afin de survivre. « Chaque jour, nous nous réveillons très tôt pour nous rendre en ville et mendier », explique Jordan qui parcourt de très longues distances avec sa mère. « Je me sens obligé de le faire car, sans cela, ma famille risque de mourir de faim ».
Tous les enfants ont pourtant les mêmes droits
Quel mal Jordan a-t-il commis pour être obligé de mendier pour manger au moment où les autres enfants sont à l’école ? A Mbuji-Mayi, Jordan n’est pas l’unique enfant servant de canne à ses parents. Ils sont nombreux ces enfants aux rêves et à l’avenir brisés.
Les enfants sont les acteurs du développement de demain. Comment peuvent-ils y arriver s’ils ne sont pas bien encadrés ? Ces enfants seront inutiles dans la société et la nation risque d’en pays les frais.
J’ai souvent entendu que « la vraie compassion ne consiste pas à jeter une pièce à un mendiant, mais c’est de restructurer la machine qui produit les mendiants » et je suis d’accord. La Convention internationale des droits de l’Enfant assure une série de droits à tous les enfants et demande aux Etats d’aider les parents en difficultés.
Aujourd’hui plus que jamais, les enfants doivent être protégés et non exposés aux contacts physiques avec les personnes à qui ils tendent la main pour mendier. Il est temps de mettre en place des mesures pour aider les enfants, surtout des milieux défavorisés, à observer scrupuleusement les gestes barrières et respecter les règles d’hygiène.