Ophelia Lubula, 13 ans, est enfant reporter à Kinshasa.

 

Je m’appelle Ophélia Lubula et j’ai 13 ans. Je suis élève du complexe scolaire Christ-Roi et j’habite dans la commune de Kasa-Vubu.

 

Dans mon quartier, l’eau ne coule pas souvent des robinets. Elle ne coule que dans quelques parcelles. Mais ces parcelles sont assez éloignées de chez nous. Donc, pour avoir de l’eau à la maison, il nous faut parcourir des longues distances pour aller puiser.
Plusieurs familles souffrent à cause du manque d’eau. Pendant la période scolaire, certains enfants ne vont pas
à l’école à cause du manque d’eau.

 

Ils « vendent » de l’eau pour survivre

Divin a 14 ans et habite mon quartier. Lui et son ami puisent de l’eau pour la revendre à certaines familles sur mon avenue.

En fait, Divin et son ami ne vont pas à l’école. Ils passent leurs journées à jouer dans le quartier. Le soir, ils rentrent pour manger à la maison. Comme ils ont beaucoup de temps libre, ces enfants vont dans les maisons de l’avenue pour vendre leurs services à certaines familles. Et comme la plupart de familles ont besoin d’eau, ces enfants font ce travail. Du coup, ces enfants sont payés par les ménages lorsqu’ils leur ramènent de l’eau.

Les parents qui demandent leurs services sont heureux de ne pas aller eux même chercher de l’eau. Ils payent ce service.

 

500 francs pour un bidon

Divin et son ami sont payés 500 FC pour un bidon de 20 ou 25 litres. L’argent qu’ils gagnent leur permet de soutenir leurs familles et d’acheter de la nourriture. Ces enfants ne pensent même plus à reprendre l’école.
Ils sont heureux de l’argent qu’ils gagnent et c’est tout.

La pénurie d’eau dans le quartier leur permet de gagner suffisamment d’argent pour s’acheter à manger. Cela me fait de la peine. En fait, je pense que gagner de l’argent comme ils le font est une bonne chose. Mais que sera leur avenir? Et pour moi, la solution, c’est de rétablir l’eau dans le quartier pour tout le monde. S’il y a de l’eau dans mon quartier, ces enfants peuvent retourner à l’école.

 

Mon plaidoyer

Porter des charges lourdes peut perturber le bon développement de ces enfants. Et transporter des bidons sur des longues distances peut rendre ces enfants malades. En plus, la place de l’enfant, c’est à l’école. Je demande aux autorités de faire leur possible pour protéger ces enfants. Et surtout mettre tout en œuvre pour que ces enfants retournent à l’école.

 

L’idéal, c’est que les autorités prennent les mesures nécessaires pour rétablir la distribution d’eau dans les quartiers. Et, que l’Etat aide les familles démunies en leur donnant le nécessaire pour leur survie. Grâce à cela, les enfants qui sont obligés de travailler comme Divin, seront moins exposés à certains risques et pourront retourner à l’école.

 

Encadreur : Nova Kwaya