Les danses traditionnelles africaines sont une richesse pour l’Afrique et la RDC en particulier. Autour de moi, dans le quartier ou à l’école, j’ai remarqué que les jeunes se désintéressent de plus en plus à nos danses traditionnelles. Et pourtant, les expatriés vivant à Kinshasa y sont accros !
Il est 19h, je suis au centre culturel, « la maison de France » pour participer à une séance de danse traditionnelle. C’est en plein air sur un petit terrain en sable. Le rythme de la danse captive tout de suite en arrivant. J’ai juste l’impression que ici, le mouvement, c’est la vie! Mon corps résiste, mais au fond, je danse avec eux!
Non, je ne suis pas là pour danser
Une heure de séance pour voir comment les participants exhibent des pas de danse,on croirait que danser a toujours fait partie intégrante de leur vie. Elles suivent les mouvements de la coach. Et moi, pendant une heure de séance, je n’arrête pas de me dire : « non, tu n’es pas là pour danser ».
En réalité, je suis ici parce que je veux montrer à la jeunesse congolaise l’intérêt que les expats ont pour nos danses alors que beaucoup de jeunes à Kinshasa ont tendance à avoir honte de nos danses. Mais Franchement!
Aujourd’hui, l’ensemble des apprenants sont des femmes. Une dizaine environ. À les voir danser aux sons des percussions et de la guitare basse, c’est clair qu’elles prenaient beaucoup de plaisir. À la fin, j’ai discuté avec quelques participantes.
C’est la curiosité culturelle qui attire
Emily est Française, la trentaine, brune aux yeux clairs. Elle est en RDC depuis 2019 et c’est depuis quelques mois qu’elle s’intéresse à la danse africaine.
C’est pour mieux s’intégrer aussi dans la culture congolaise “pour mieux comprendre l’histoire et la culture congolaise à travers la danse”, m’explique t-elle.
Mais elle poursuit quand même en disant que c’est une activité qui lui permet vraiment de se déstresser et cela implique le mouvement de toutes les parties du corps.
« Les danses traditionnelles africaines permettent beaucoup plus d’expression que les danses traditionnelles que nous pouvons voir en France par exemple », ajoute -t- elle.
La conservation de nos danses traditionnelles
Antonia, une Norvégienne avec qui j’ai discuté juste après, prend beaucoup de plaisir à apprendre les mouvements et les rythmes des danses africaines. C’est plus qu’un sport pour elle.
« C’est une richesse pour l’Afrique d’avoir conservé ces danses et sa culture”, lance t-elle. C’était assez drôle de l’entendre dire qu’en Norvège, “on ne danse pas bien du tout parce que les rythmes traditionnels sont aux oubliettes. »
Les parents peuvent susciter la curiosité chez les enfants
Antonia encourage les parents à apprendre aux enfants les danses traditionnelles africaines.
Et puis, il y avait Dorry, une blonde vénézuélienne de petite taille et très sportive. Elle, elle a fait du MMA, du Kick Boxing et de la gymnastique. Elle aime le fait que les danses africaines permettent de bouger son corps sans avoir mal.
La coach, une Congolaise en quête d’échange culturel
» Partager la culture africaine avec les expatriés », c’est la première motivation de Patricia Kamputu, prof de danse africaine à la maison de France.
« Ces échanges avec les différents expatriés m’ont révélé à quel point nos danses traditionnelles congolaises sont prisées », explique t-elle en affirmant vouloir également amener les jeunes Congolais à s’intéresser davantage à leur danse.
Si des étrangers s’intéressent à nos pas de danse, combien à plus forte raison, nous congolais, devons-nous nous y intéresser. Et vous, chers lecteurs, pouvez-vous me dire si les danses traditionnelles congolaises vous séduisent encore ou toujours ?