Cela fait déjà quelques années que la ville de Mbuji-Mayi est confrontée à une pénurie d’eau potable. Face à cela, la vente ambulante de l’eau s’est organisée : des hommes parcourent de longues distances avec de lourds bidons d’eau. Ils achètent de l’eau dans les parcelles où elle coule pour aller la vendre dans les quartiers où l’eau est rare ou ne coule pas aux robinets. C’est une activité quotidienne pour beaucoup de chefs de famille.
Des petits pères de famille
Mais aujourd’hui, cette activité a pris une autre dimension avec l’arrivée d’enfants. Comme les papas, ils parcourent de longues distances pour vendre de l’eau. Au début, les enfants accompagnaient leurs parents dans la vente de l’eau mais aujourd’hui, ce sont eux qui poussent les vélos où sont accrochés une dizaine de bidons remplis d’eau. Ils vont d’un quartier à un autre pour vendre leur « marchandise », comme ils disent. Ces enfants, préoccupés par la vente de l’eau pour leur survie, ne vont pas à l’école.
Lorsqu’ils rentrent à la maison au petit soir, ce sont plusieurs bouches qui attendent d’être nourries par le fruit de ce dur labeur. Ces enfants, dont l’âge varie entre 10 et 16 ans, nourrissent des familles entières devenant ainsi par ce travail les « petits pères de famille » car prenant en charge les besoins fondamentaux de la famille.
En travaillant, ces enfants perdent leur enfance au même titre que les enfant soldats injustement enrôlés dans les groupes armés. Ils font une activité pour avoir l’argent ce qui contraire à la Convention internationale relative aux droits de l’Enfant qui stipule à son article 32 alinéa 1 qui dispose que « les Etats parties reconnaissent le droit de l’enfant d’être protégé contre l’exploitation économique et de n’être astreint à aucun travail comportant des risque ou susceptibles de compromettre son éducation ou de nuire à sa santé ou à son développement physique, mental, spirituel, moral ou social. »
Cette situation touche de nombreux enfants à travers la ville, qui ne vivent pas leur enfance car ils sont contraints de travailler à cause de la pauvreté des parents. En tant que Jeune Reporter portant la voix des autres, je demande aux autorités de lutter contre ce fléau comme ils le font pour les enfants soldats ou les enfants qui travaillent dans des mines. Cela permettra de récupérer de nombreux enfants sur les bancs de l’école même si on sait que cela demandera beaucoup d’efforts.
Bon courage pour cette grandiose plaidoirie Christelle! L’exploitation économique c’est un fléau qui frappe les enfants dans presque toutes les provinces de la RDC. Au travers de ton article, nous espérons voir l’implication des autorités dans la lutte de celle-ci.
Courage!
La lutte continue Cher Christelle, fier d’être ton encadreur ✊