Elie, 16 ans, est Enfant Reporter de la Ville-Province de Kinshasa. Il se mobilise en faveur pour que chaque fille de sa communauté puisse accéder à l'éducation, au même titre que les garçons.

Photo: UNICEF RDC Mounet

Je m’appelle Elie, j’ai 16 ans et je suis Enfant Reporter de Kinshasa. Chaque 11 octobre, le monde entier célèbre la Journée Mondiale de la Jeune Fille. Cette journée a été instituée par l’Assemblée Générale des Nations Unies pour reconnaître les droits de la jeune fille et ôter les obstacles auxquels elle se heurte. Cette année, l’obstacle identifié est l’absence d’instruction et de qualification professionnelle.

Quelle est la situation en RDC ?

Aujourd’hui, tout le monde est satisfait de voir de très nombreuses filles à l’école primaire. En 2014, près de la moitié des élèves primaires étaient des filles. Malheureusement, au secondaire, le nombre de filles diminue sensiblement car beaucoup de personnes pensent encore que c’est à partir de 12 ans, âge de début du cycle secondaire, que les filles doivent se préparer au mariage et à la prise en charge d’un foyer. Leur nombre diminue car il y a beaucoup de mauvaises conceptions sur le rôle de la femme étant donné que plusieurs pensent que à cet âge elle devrait se préoccuper de se préparer au mariage et à la prise en charge du foyer. A l’université la situation est encore plus alarmante car les filles constituent seulement 30% des étudiants.

Cela est inadmissible parce que selon moi, les filles sont très ingénieuses. Sans instruction et sans qualifications professionnelles, les jeunes filles sont exposées à des grossesses et au mariage précoces. Elles ne pourront pas accéder à un bon emploi et en conséquence, elles ne pourront pas contribuer au développement du pays. Sans instruction, les filles sont destinées à toujours rester derrière les garçons et derrière les hommes.

Comment changer cela ?

Le jeudi 11 octobre, une cérémonie officielle a été organisée dans un lycée de Kinshasa et a regroupé enfants, professeurs, représentants d’organisations internationales, ministres et autres personnalités.

Puisque la célébration de cette journée est une occasion de mobiliser l’ensemble de la communauté autour de la jeune fille, il a été convenu que ça soit un garçon qui raconte l’histoire « ma mère est la meilleure ». Il s’agit de l’histoire d’une femme qui a eu la chance de finir ses études, de trouver un emploi, de se marier et de vivre avec un mari qui la respecte.

Malheureusement, cette histoire n’est pas celle de toutes les femmes en RDC. Dans la majorité des cas, elles font face à des nombreuses difficultés qui leur empêchent d’avoir un avenir meilleur. De trop nombreuses croyances populaires et culturelles limitent les jeunes filles dans leur scolarisation au profit du mariage de la vie conjugale et familiale.

Les garçons peuvent aussi bien défendre les droits des filles

En tant que garçon, je demande à tout le monde d’arrêter de nous contenter des résultats satisfaisants de la scolarité des filles au primaire. Nous devons prendre des mesures pour que toutes les filles puissent aller plus loin et entreprendre des études universitaires. Pour moi, c’est n’est qu’à ce moment-là que les filles pourront contribuer au développement de la RDC. Avec des femmes instruites et suffisamment qualifiées, le pays vivra en paix et en harmonie.

Je ne vais pas vous cacher que lorsque j’ai pris la parole ce jeudi 11 octobre, j’ai entendu certaines personnes dire qu’il aurait été mieux que ce soit une fille qui le fasse. Je pense que si l’on veut que les hommes de demain changent leur façon de vivre envers les filles et les femmes. Il faut que les garçons d’aujourd’hui commencent à défendre les droits de la jeune fille.

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