Monday Mbaka, 17 ans, enfant Reporter à Bunia, en Ituri

Le 11 octobre, c’est la journée internationale de la jeune fille. Souvent, à tort ou à raison, l’on pense que la jeune fille n’a pas de valeur ou ne peut rien devenir. Alors qu’en réalité, elle peut changer le monde, réaliser ses rêves, pourquoi ne pas briller. C’est le cas de Prisca Mongita. Hier enfant reporter de l’Ituri, aujourd’hui journaliste.

 

Je m’appelle Monday Mbaka, enfant reporter de la province de l’Ituri. J’ai 17 ans. Ce 11 octobre, je participe à une activité sur les droits des jeunes filles. « Ma voix : l’égalité pour notre avenir » est le thème choisi. J’ai profité aussi d’échanger avec Prisca, une ancienne enfant reporter au parcours brillant. Je m’inspire un peu d’elle. Son rêve de devenir journaliste s’est concrétisé, et moi je rêve de devenir d’ici 5 ans avocate. 

 

Coordinatrice des Enfants Reporters et du Club d’écoute pour enfant en Ituri, jusqu’à 2015, avant de faire ses études universitaires en communication sociale, département de journalisme. Âgée de 24 ans aujourd’hui, la jeune Prisca, de nature souriante, combat la discrimination contre la marginalisation des jeunes filles dans la société.

 

La problématique de la discrimination de la jeune fille commence parfois dans des familles. On ne peut pas attendre non plus qu’on puisse vous reconnaître à votre juste valeur ”, a-t-elle relaté. Mais pour elle “ il faut qu’une fille passe au stade de conscientisation elle-même. Qu’elle reconnaisse sa valeur et qu’elle fasse valoir ses valeurs pour ne pas ralentir ses potentialités.”

 

Son plus grand rêve, stimulé en tant qu’enfant reporter, était de devenir journaliste.

Eh bien, c’est le cas aujourd’hui, me confie-t-elle.

 “ Grâce à la structure d’enfant reporter que j’ai eu à coordonner, mon plus grand rêve était de devenir journaliste. J’ai fini les études, et aujourd’hui être journaliste professionnel et travailler dans la presse écrite, concrétise mon rêve ”.

Prisca participait à l’animation de plusieurs émissions sur les droits de l’enfant. Pendant qu’elle était enfant reporter, elle a aussi mené de nombreux plaidoyers en faveur des jeunes filles non scolarisées, ou encore mariées précocement …  

 

Toujours briser la peur qui nous habite pour atteindre ses objectifs 

 

« La communauté m’a beaucoup donné. Je voudrais donner aussi en faveur des enfants », me dit-elle en soulignant qu’elle travaille pour changer les mentalités et les comportements en faveur des enfants. 

« C’est ce que je veux donner comme cadeau aux enfants de l’Ituri, de la RDC, de l’Afrique et pourquoi pas du monde ». C’est en tout cas parmi ses grandes ambitions. 

Pour elle, on peut toujours briser la peur qui nous habite, quand on est jeune, quand on a peur de parler, quand on a un problème de confiance en soi. 

« J’ai grandi dans une famille où mon droit était respecté. J’avais un problème de confiance en moi. Mais j’ai pu me surpasser, et rencontrer des bonnes personnes en-dehors de ma famille », a-t-elle poursuivi. 

 

Quand on sait ce qu’on veut, on sait où l’on va

 

« Il ne faut pas être ignorant de ce qui est à vous. Vous devez aller à l’école, saisir toutes les opportunités de la jeunesse et définir clairement vos objectifs, en dépit des difficultés », a-t-elle conclu, à l’insu de notre petit entretien. 

Cet échange m’a permis de comprendre que chaque jeune fille doit d’abord étudier. En étudiant, il est facile de réaliser ses rêves et de démontrer toutes ses potentielles comme Prisca. Elle m’inspire beaucoup, et je crois que d’ici 5 ans, je deviendrai une avocate influente dans ma communauté et je vais défendre les droits des plus vulnérables, des enfants y compris. 

Personne ne doit discriminer une jeune fille, nous sommes capables de réaliser nos rêves, et de changer le monde. Nous avons aussi besoin de l’accompagnement de l’Etat, des membres des communautés, pourquoi pas vous qui me lisez.  

 

 

Encadreur David Ramazani