Je suis Tychique Katabe, enfant reporter de la ville de Kipushi dans la province du Haut-Katanga. J’ai rencontré Oricia. Cet enfant a 14 ans. Elle m’a surpris par ses idées.
Elle se pose des questions sur la guerre dans l’Est du Congo et comment y mettre fin.
Du coup, son rêve m’a encore fait peur. Oricia est élève en 1ère chimie industrielle à Kipushi.
De Beni à Kipushi, un calvaire pour Oricia
Oricia vivait d’abord à Beni avec ses parents avant d’arriver à Kipushi. « Lorsque j’étais à Béni, on entendait, presque chaque jour, des crépitements de balles. Quand j’avais 6 ans, j’ai vu des cadavres alors que je n’avais que 6 ans. Papa a fini par abandonner son travail. En 2018, nous avons tout abandonné à Beni, nos études, notre maison, nos habits, nos plantations. On a marché des longues distances à pied. Mon Papa nous disait que la vie est plus importante que tout », m’a raconté Oricia. L’arrivée à Kipushi a soulagé toute la famille.
Comment la guerre a bouleversé Oricia ?
Oricia est une déplacée de guerre. Tout ce qu’elle a vécu, entendu et vu a changé des choses dans sa vie. La guerre vécue à Béni est parfois présente dans ses idées. « Depuis mon enfance, je rêvais de devenir Médecin. Mais suite à l’insécurité et à la guerre à l’Est, j’ai décidé de changer mon rêve. Je fais la chimie industrielle pour devenir ingénieure chimiste. Je vais fabriquer des engins qui peuvent pour aider mon pays à lutter contre les ennemis et mettre fin à la guerre », explique la jeune fille.
Au-delà de la guerre, Oricia confie qu’elle vit plus en sécurité et je suis contente de voir qu’elle a retrouvé le sourire et les petits plaisirs d’un enfant de son âge.
J’aimerais bien qu’elle revienne à son premier rêve de devenir médecin, cela sera plus utile à sa communauté. La fin de la guerre aussi est très importante pour permettre aux enfants de vivre en sécurité.
Je demande aux autorités de déployer toutes leurs forces pour mettre fin à la guerre. Je plaide pour la paix en RDC et dans le monde.
Les enfants ne doivent pas être témoins de la violence. Ils doivent être protégés pendant la période de la guerre.
Encadreur : Christian Katondo