Je m’appelle Marcel, j’ai dix-huit ans et je suis candidat à l’examen d’état du cycle secondaire. J’habite à Kyoko, un village situé à 120 km à de la ville de Kalemie, siège des institutions politico-administratives de la nouvelle Province du Tanganyika. J’ai dû abandonner mes études comme tous mes camarades à cause de l’instabilité causée par les affrontements entre pygmées et bantous. Ce conflit, qui a débuté en 2016, laisse des dégâts irréparables.
Mes amis et moi nous sommes déplacés il y a plus de deux ans et nous vivons à « Kalunga », l’un des camps de déplacés de la périphérie de Kalemie. La vie y est dure et notre existence en tant qu’enfant est menacée. J’ai vécu, comme les autres enfants, des scènes horribles et terrifiantes encore fraîches dans ma mémoire. Associées aux mauvaises conditions de vie dans lesquelles nous sommes, nous ne cessons d’accumuler des rêves imagés, des stress et des traumatismes.
Depuis que je suis dans ce camp, nous recevons de l’assistance en vivres, en articles ménagers, et en eau potable mais je n’ai vu aucun programme structuré avec des activités de divertissement pour les enfants. Des milliers d’enfants et de jeunes sont en situation difficile et ont besoin de se reconstruire mentalement et psychologiquement. Quelques séances de sensibilisation ont été menées par des Enfants Reporters sur les droits de l’enfant, dont celui de se divertir. Moi, mon unique source de divertissement était mon téléphone mais on me l’a dérobé un soir alors que j’allais suivre un match de football. Beaucoup de jeunes qui habitent dans les camps se font régulièrement voler.
Les personnes déplacées ont des besoins essentiels pour leur survie mais les divertissements sont aussi vitaux pour nous les enfants ! L’encadrement psychologique des enfants en situation difficile est investissement durable.
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Tous les enfants ont le droit de jouer, c’est un de leurs droits fondamentaux. Ils en ont besoin pour être heureux et en bonne santé !