C’était tendu hier soir à Bukavu, mais comme j’habite au cercle hippique près du camp militaire dit « camp Saïo », tout est relativement calme,là. Donc, ce matin, je suis sortie comme d’habitude avant de me rendre compte que la situation était compliquée.
Je suis Patricia Mweze, jeune reporter de la ville de Bukavu, dans la province du Sud-Kivu. Ce matin, je me suis rendu à l’hôpital général de référence dans la commune de Bagira. Je dois y récupérer ma lettre de recommandation pour commencer mon stage de vacances. Arrivée au rond-point du marché Quartier latin, notre arrêt de bus habituel, il n’y a pas de monde et pas de bus. Et pourtant, ce coin connaît une forte affluence à cette heure de la matinée. J’aperçois des groupes de curieux.
Comment rassurer les proches ?
Une fois à la maison, j’informe ma famille de la situation que j’ai vue sur place. Je décide de répondre à quelques messages des amis sur mon téléphone et me connecte pour voir ce que les médias disent sur la situation à Bukavu. Malheureusement il y a de nombreuses « fake news ». La source la plus fiable reste la radio, mais elle n’annonce rien de nouveau. Les amis paniquent aussi.
Impossible de vaquer paisiblement à nos activités dans la matinée de ce mercredi 3 novembre alors que la ville est agitée.
Depuis ma fenêtre, j’observe ce qui se passe dans la rue
Des militaires sont regroupés dans la rue. Certains sont à moto et d’autres dans des camions ou marchant à pied. Les forces de sécurité repoussent quelques curieux. Selon certains habitants, les rebelles « Mayi-Mayi » seraient déjà dans la ville.
Je trouve personnellement que ces militaires sont des gens très courageux qu’il faut soutenir en ce moment. En fait, ils vont se battre corps et âme pour nous protéger .
Nos recommandations aux autorités administratives et politiques de sécuriser du mieux qu’ils peuvent la population. Mais aussi de nous informer à tout moment. Je demande à la population de Bukavu de rester calme et d’attendre le mot d’ordre des autorités .
Bukavu, ville relativement calme mais trop de turbulences. Nul ne sais l’identité de ces rebelles