Vanessa Kikukama, enfant reporter de Kinshasa.

Je suis Vanessa Kikukama, élève à l’institut Mont Goma dans la province du Nord Kivu. Ceux qui vivent ou viennent à Goma connaissent bien le «sambaza ». Ce sont des fretins frais. Alors, dans le camp katindo les jeunes filles survivent grâce au phénomène dit « sambaza ». Là, on ne parle plus des fretins frais.

En fait, c’est une expression trouvée pour parler de la prostitution juvénile. Des jeunes filles survivent grâce à la prostitution. Elles n’ont pas d’occupations et manquent d’argent pour subvenir à leurs besoins. Pour avoir ce qu’elles veulent, ces enfants n’hésitent pas à sortir avec des hommes qui peuvent avoir l’âge de leurs pères.
Ces jeunes filles parcourent, à moto, une distance d’environ 20 kilomètres pour trouver leurs clients dans le camp de Mubambiro. Elles ne se protègent pas alors qu’elles ont plusieurs partenaires. Une pratique qui les expose aux différents dangers y compris le risque d’attraper des maladies sexuellement transmissibles (MST).
J’ai rencontré l’une de ces filles. « Car…» a 17 ans et a ses clients dans le camp. « Être prostituée, c’est le seul moyen pour moi de combler mes besoins et ceux de ma famille. Sans cela, je ne serai rien. Je sais que ce n’est pas une vie agréable à vivre et je ne le souhaite à personne, mais je n’ai pas le choix », explique Car… .
Face à cette situation, je demande à l’UNICEF d’apporter ses efforts pour sortir ces jeunes filles de la prostitution. Il faudrait arriver à ressentir la douleur que peut ressentir une mère. L’UNICEF, agissez en faveur de ces jeunes filles qui s’adonnent à la prostitution seulement parce qu’elles n’ont pas d’argent et ne savent pas subvenir à leurs besoins. Je pense que si on initie ces jeunes adolescentes à l’entrepreneuriat, elles peuvent changer de vie et gagner autrement de l’argent.
J’ai de la peine pour ces filles qui ont presque mon âge. Elles ont droit à une autre vie que celle des « sambaza ».