Plusieurs quartiers dans la ville de Bukavu ont des difficultés pour avoir accès à l’eau potable. Dans certains quartiers, cela fait déjà une dizaine d’années que la situation n’a pas évolué. Les ménages disent que l’eau ne coule plus des robinets.
Au quartier Ndendere, les robinets sont rongés par la rouille.
Face à ce manque d’eau, le business de l’eau s’est créé dans la ville de Bukavu. Ceux qui ont des camions citernes vendent de l’eau à certaines familles dans la ville. Et ils ont de quoi faire vivre leurs familles, grâce à ce business.
En fait, pour avoir 10 000 litres d’eau il faut payer 50$ (Usd). Et lorsqu’il y a pénurie de carburant, il faut parfois payer jusqu’à 70$ le camion citerne.
J’ai rencontré un distributeur et responsable d’un camion citerne qui m’a donné ces informations.
Ce vendeur est dans cette activité depuis 8 ans à Bukavu et il a vu comment le manque d’eau affecte la ville et les familles. Le prix d’un camion citerne est passé du simple au double. Du coup, seules quelques familles aisées peuvent acheter des citernes et se faire livrer de l’eau.
Hausse de la demande d’eau
Dans la commune d’Ibanda notamment, en plein centre-ville, la forte demande a fait gripper les prix de l’eau. Certaines familles ont installé des réservoirs d’eau pour faire leurs provisions.
Malheureusement, la qualité de cette eau n’est pas bonne pour la consommation. Les livreurs d’eau y mettent du chlore pour la purifier, comme ils peuvent. En effet, l’eau livrée dans les ménages provient du lac ou de la source d’eau Kuduru qui se trouve dans la commune de Kadutu.
L’eau du lac est souvent utilisée pour les tâches ménagères. Et pour de l’eau à boire, les familles achètent de l’eau minérale dans les boutiques en ville. Encore une dépense supplémentaire.
Du coup, les budgets des ménages pour s’approvisionner en eau augmente. Il faut prévoir parfois près de 200$ par mois. Les vendeurs d’eau ont trouvé un créneau rentable.
Si les familles qui ont des ressources peuvent investir autant d’argent dans l’eau, d’autres ménages vont s’approvisionner au lac ou auprès de ceux qui ont des forages dans la ville de Bukavu.
Et les enfants parcourent la ville avec des bidons pour aller puiser de l’eau, parfois à des longues distances. Il serait temps que les autorités de la province puissent se pencher sur cette question afin d’offrir à la ville de Bukavu de l’eau potable.
Christian Mirindi / Encadreur des enfants reporters