Syntyche Maloba, 16 ans, est un Enfant Reporter de la ville de Kinshasa.

 

Je m’appelle Syntiche Maloba et j’ai 15 ans. Je suis enfant reporter de Kinshasa et j’habite dans la commune de Lemba. Nous ne sommes pas loin de la Foire internationale de Kinshasa, communément appelée « FIKIN ». J’ai remarqué que dans mon quartier, il n y a presque plus d’arbres. Et il y fait de plus en plus chaud.

 

Ce qui me fait remarquer ce manque d’arbres dans mon quartier, c’est la chaleur qu’il y fait. Ces derniers jours, la température est assez élevée à Kinshasa. Mais dans mon quartier, c’est autre chose. C’est presque impossible de respirer. Il y avait beaucoup d’arbres avant. Aujourd’hui, les gens ont presque tout coupé.

Du coup, dans mon quartier, on a presque plus d’air frais. Le seul endroit où on peut avoir de l’air, c’est dans un coin qu’on appelle « sé ya ba nzete ». Sous les arbres, le long de la route, c’est l’un des rares endroits de mon quartier où on trouve plusieurs arbres.

 

On détruit peut-être la nature par ignorance

Un jour, j’ai vu des gens entrer dans la parcelle d’un de mes voisins. Curieuse, j’ai voulu savoir ce qu’ils y faisaient. En fait, ces personnes avaient juste l’air bizarre. Et l’une d’elle parlait tout le temps d’arbre et de vente. Ils devaient être trois ou quatre. Tous des hommes.

Quand j’ai compris pourquoi ils venaient, je me suis sentie triste. Ces personnes sont venues pour couper les arbres dans cette parcelle. Et c’est comme cela chez la plupart de mes voisins de quartier. Les arbres coupés sont revendus comme du bois de chauffage.

En fait, je crois que ces personnes, qui coupent les arbres, ne se rendent pas compte du fait que par la même occasion, ils détruisent la nature. Je décide d’en parler à mon voisin. Je lui demande pourquoi il coupe les arbres? Lorsqu’il y a moins d’arbres, il fait de plus en plus chaud.

Le voisin m’explique qu’il voudrait faire placer des paillotes chez lui. Il va poser des ventilateurs pour atténuer la chaleur. Pour les arbres, il ira “na sé ya ba nzete”, c’est un espace suffisamment aéré et en plus, ouvert au public. Je n’ai pas bien compris cette logique. Ça me dépasse.

 

Sensibiliser  la population

 

Au fond, je pense que l’espace sous les arbres devrait interpeller les gens. Chacun devrait comprendre que ce sont ces mêmes arbres qui leur procurent du bien-être qu’ils coupent, chaque jour, dans leurs parcelles. C’est ce que j’explique à mon voisin. Je lui explique que grâce à la photosynthèse, l’arbre purifie l’air avant de le redistribuer. Donc plus il y a d’arbres, plus l’air est filtré. Et quand l’air n’est plus surchargé, il semble plus frais. Donc avoir plusieurs arbres compense largement la présence de plusieurs ventilateurs.

En plus, sous une paillote, il peut faire chaud parce que la toiture absorbe tous les rayons du soleil. Sous l’ombre d’un arbre, on ne sentira jamais une chaleur excessive. Et l’arbre n’a pas besoin d’électricité pour rafraîchir l’air. Mon voisin ne veut rien entendre. Pour lui, ses paillotes sont mieux que les arbres. Je suis déçu.

En fait, je pense qu’on devrait sensibiliser la population sur comment préserver la nature et aussi sur l’impact de leurs actions sur cette terre qui nous abrite. Parce qu’avec la bonne information, il sera plus difficile de poser certaines actions contre la nature, comme couper un arbre.

 

Encadreur : Guy Muzongo