En fait, je veux parler d’un sport peu connu à Goma, dans la province du Nord-Kivu. Je ne suis pas vraiment un acharné du sport.
Mais, au début de mon expérience comme enfants reporter en 2015, j’étais trop intéressé à documenter sur les personnes vulnérables, notamment les enfants dits de la rue. Je parlais aussi des enfants sortis des groupes armés. Mais, j’avoue que je me suis rapidement intéressé aux enfants sortis de groupes armés à travers la capoeira. Pour ceux qui ne le savent pas, la capoeira est une discipline qui m’a marqué jusqu’aujourd’hui. C’est vrai qu’elle ne draine pas beaucoup de monde comme le football ou le basket. Mais, j’ai appris à l’aimer.
En fait, aux yeux de gens, cette discipline apparaît comme un combat. Alors qu’en réalité, la capoeira renforce les liens entre les pratiquants. Et la première fois j’ai pratiqué la capoeira avec les enfants soldats, je me suis rendu compte qu’elle diminue le stress et favorise l’intégration dans la communauté.
C’était le sport favori des enfants sortis de groupes armés qui vivaient au Centre de Transit et d’Orientation (CTO).
La capoeira et ses valeurs
Grâce à la capoeira comme discipline, ces enfants ont créé des liens d’amitié entre eux au CTO et ont aussi appris certaines valeurs comme la tolérance. Lorsqu’on commençait à danser, on n’avait plus envie d’arrêter. Pendant la danse on partageait le même espoir, la joie, le bonheur, etc. Des valeurs qu’on pouvait partager en commun.
Alors, depuis mes débuts à la capoeira comme enfant reporter, j’ai décidé de suivre les différentes activités autour de cette discipline. C’est un moyen que j’ai trouvé pour montrer au monde que les enfants sortis de groupes armés ont aussi une vie et de rêves à accomplir dans la vie civile. En fait, les enfants sortis des groupes armés m’ont fait comprendre qu’il est important de leur manifester de l’amour et leur donner le sourire malgré leur passé dans les groupes armés.
Depuis plus de 10 ans maintenant, l’Unicef appuie ce projet.
Quand je pense à mes débuts comme enfant reporter, je réalise que j’ai appris beaucoup de choses. Par exemple, les enfants sont égaux peu importe leurs origines ou même les mauvais moments qu’ils ont connus. Parfois dans la communauté, certaines personnes discriminent les enfants sortis des groupes armés à cause de leur passé. Après avoir passé du temps avec eux, j’ai compris ces enfants étaient des victimes de l’insécurité qui endeuille encore notre pays et notre région depuis plusieurs décennies.
Avec mes amis anciens enfants soldats, j’ai aussi appris la résilience. Ces enfants sont des exemples de la résilience. Après tout ce qu’ils peuvent avoir vécu, ils réapprennent à vivre encore en communauté avec leur passé. Ce n’est pas évident.
Encadreur : Jospin Benekire