Je m’appelle Daniella Metila. Enfant reporter de Kinshasa et j’ai 17 ans. C’est quoi ONU Femmes ? Que font-ils ? J’entends souvent parler d’ONU Femmes sans vraiment savoir ce que c’est. Le vendredi 21 novembre, des enfants reporters et moi participons à un échange dans le cadre de la campagne « He for She », qui prône la masculinité positive.
« He for She » est une campagne de solidarité mondiale lancée par ONU Femmes pour mobiliser les hommes et les garçons à soutenir l’égalité des sexes. Nous discutons avec monsieur Maxime Houinato, directeur régional d’ONU Femmes pour l’Afrique de l’Ouest et du Centre. Nous travaillons en binôme. Après concertation, chaque binôme doit présenter un problème rencontré par les jeunes filles à Kinshasa et formuler des recommandations pour mettre fin au problème. Denise, enfant reporter, et moi parlons du harcèlement des filles sur les motos. En fait, cela fait la une sur les réseaux sociaux depuis quelque temps. Les filles dénoncent de plus en plus les scènes inappropriées qu’elles subissent sur des motos. Je l’ai vécu à deux reprises.
Apprendre à se protéger soi-même
Alors, Denise explique ce qu’elle a vécu à deux reprises sur des motos. En fait, lorsque qu’elle est sur la moto, un autre passager qui s’ajoute, si c’est un homme, il a tendance à se coller contre la fille et il frotte tout son corps contre elle. Même lorsque la fille manifeste sa gêne, la personne continue de se coller contre la fille.
Denise et moi expliquons que les gestes déplacés sur les motos sont des faits réels. Certaines filles, victimes, en parlent sur les réseaux sociaux. D’autres enfants ont présenté des recommandations pour d’autres problèmes. Monsieur Maxime nous a lui aussi fait des recommandations pour compléter le cas qu’on a soulevé.
Pour nous protéger des incidents sur les motos, monsieur Maxime Houinato nous conseille d’apprendre à nous protéger avant tout. En fait, se protéger passe par plusieurs moyens ; notamment : revoir son habillement, arrêter son agresseur et lui faire comprendre qu’on a compris son jeu, et même dénoncer. On peut même descendre de la moto carrément si c’est possible. Cette réponse a beaucoup touché Denise. En fait, elle a tellement poussée son questionnement loin jusqu’à faire le tri dans sa garde-robe.
Aux nombreuses autres recommandations et préoccupations des enfants, monsieur Maxime réponds en une phrase : « plus on vieillit, plus on se déconnecte de certaines réalités », a dit monsieur Maxime Houinato, directeur Régional d’ONU Femmes pour l’Afrique de l’Ouest et du Centre. Pour dire que les adultes ne savent pas toujours ce que vivent les enfants et les jeunes. Ou sinon, ils n’en connaissent pas la portée réelle. C’est pour cela qu’il est important que les jeunes puissent s’exprimer sur les questions qui les concernent. Et ensemble avec les adultes, ils peuvent réfléchir à des pistes de solutions.
C’était vraiment une belle expérience qui m’a permis de réaliser certaines situations que mes collègues et amies filles vivent parfois sans forcément en parler.
Encadreuse : Abigael Mwabe
