Je m’appelle Esther, j’ai 20 ans. Je suis jeune reporter de la ville de Goma. Ce jeudi matin, les autorités de la ville ont donné l’ordre à la population d’évacuer la ville de Goma par crainte des nouvelles éruptions du volcan Nyiragongo. Quelques quartiers ont été cités : « Majengo, Bujovu, Mabanga, Murara, Virunga, Kahembe, Mikeno, Mapendo et les volcans. » Moi, j’habite le quartier Himbi. Il n’est pas directement concerné par les trajectoires des coulées de lave. Mais notre quartier est près du lac. Et par précaution, nous devons évacuer.
Tôt le matin, notre voisin est parti vers le Rwanda avec sa famille. Alors que jusqu’ici, c’était rassurant de voir qu’on était tous là. D’autres personnes vont vers la ville de Saké ou vers Bukavu pour se mettre à l’abri. Mais la question qui me dérange, c’est qu’avec ma mère et mes sœurs, on ne sait pas où aller. Nous n’avons pas de famille dans ces différentes villes, et pourtant, nous devons partir. On ne sait pas ce qui peut arriver si on reste ici.
Ma mère ne veut même pas qu’on parte, mais en même temps, nous faisons nos bagages. En plus de nos vêtements, on a pris des biscuits et du sucre.
Je ressens une espèce de colère et je stresse. La ville de Goma est en panique. Les gens font leurs bagages, d’autres vont vers Minova.
Nous, on va à Bunagana, la route vers Rutshuru est maintenant ouverte. Chez qui allons-nous être hébergés ? Je ne sais pas encore. Le gouvernement a mis en place des tentes pour les déplacés sans famille ? Nous ne sommes pas informés.
J’ai proposé aux autorités de bien pouvoir communiquer pour rassurer la population. Nous avons été surpris par le volcan sans avoir été prévenues de l’imminence de l’éruption. Nous n’avons pas aussi été informées sur la manière dont il faut se conduire en cas d’éruption et dans la panique, les informations verifiées sont rares.
On est tous desperés, choqués et accablés par cette vive situation volcanique de goma. Nos voeux de coeur est de voir cette partie de la population en paix. Que notre gouverment pense à amenager des residences dans des villes voisines de goma pour recevoir nos compatriotes comme refugiés et leurs dotés d’une assistance alimentaire.
Ça, il faut être un congolais sans eau, ni sang, pour ne pas etre stresser par la situation presente.
Bien avec un grand retard je parviens a lire votre article je suis congolais et imaginer cette difficultés que vous aviez dû endurer cela me fend le coeur.
Tout mes voeux est que vous retrouviez la paix.