L’une des premières remarques qu’on entend des adultes lorsqu’on est enfant, c’est qu’il faut « suivre les informations ». Je ne sais pas si vos parents vous le disent aussi.
Mais mes parents me le répètent souvent. Et pourtant, la dernière chose qu’on nous donne, c’est l’information. Même quand je leur pose la question. Je m’appelle Hogla Kabafule, enfant reporter de Kinshasa.
Mes parents ne me parlent jamais d’actualités
Quand je suis à la maison, je regarde souvent les informations avec mes parents. Et il y a des choses à la télé que je ne comprends pas toujours. Mais ça reste de l’information. Lorsque je demande à mes parents de me les expliquer, ils répondent souvent que « ce n’est pas pour les enfants ». J’avoue que cette réponse m’énerve parfois. En fait, je pense que j’ai le droit de savoir ce qui se passe. Lorsque je regarde les informations, je devrais au moins comprendre de quoi il est question. Malheureusement, certains adultes, proches de ma famille me disent aussi la même chose.
Un jour, à la maison, des amis de la famille parlaient de l’actualité du pays. L’un d’entre eux parlait d’une information qui est passée à la télé, la veille. L’histoire m’a effrayée. Le soir, j’ai essayé de poser des questions à mes parents pour mieux comprendre la situation. Je voulais être sûre d’avoir bien compris l’information pour ne pas être apeurée le lendemain en allant à l’école. Vous savez ce qu’ils m’ont dit ? Je vous laisse deviner… Ils m’ont dit que « ça ne concerne pas les enfants ». La réponse est venue naturellement comme si elle était mémorisée par cœur. J’étais très énervée. Et le lendemain, j’ai dû aller à l’école, la peur au ventre.
À la récréation, j’ai discuté avec quelques amis pour savoir s’ils ont des gens qui leur disent qu’une information ne les concerne pas. Ils m’ont dit qu’aucun de leurs parents ne leur donne d’informations. Même sur ce qui se passe à la maison.
Être informé me permet de me sentir en sécurité
Même si je suis un enfant, j’ai besoin de savoir ce qui se passe autour de nous pour nous sentir en sécurité. En fait, les parents ne s’en rendent vraiment pas compte. Alors quand je ne reçois pas l’information, je me sens mise à l’écart.
C’est l’impression que mes amies et moi avons dans l’ensemble. Et c’est difficile à supporter.
En fait, je pense que les adultes devraient se donner la peine d’informer les enfants de certaines choses, que ce soit en famille ou sur des questions d’actualité. Premièrement, parce que c’est un droit reconnu aux enfants. En plus, c’est parce qu’avoir l’information m’aide à me sentir en sécurité.
Encadreur : Merdi Latini