Divine Musao, 15 ans, est Enfant Reporter de Kipushi dans la province du Haut-Katanga.

Je suis Divine Musao Mpeye, Enfant Reporter de Kipushi. Parler de règles est un tabou dans mon milieu. C’est le top secret des filles. Mais pas pour Abigaël dont les règles sont trop douloureuses. A l’occasion de la journée internationale de l’hygiène menstruelle, j’ai rencontré Abigaël, une jeune fille de 15 ans. Elle est venue assister à la sensibilisation sur l’hygiène menstruelle.

 

Les règles douloureuses, un pire cauchemar pour Abigaël

Alors que les autres filles banalisent les règles, Abigaël est chaque mois sous traumatisme. Elle a des règles douloureuses chaque mois. « J’ai toujours peur de cette période. Pour moi c’est mon pire cauchemar. Chaque fois que la date approche, je commence à avoir peur. » m’a-t-elle déclaré. J’ai l’impression qu’Abigaël n’est pas la seule à avoir ce genre de traumatisme. « Un ou deux jours avant le premier jour de mes règles, je commence à sentir la douleur au bas ventre. Plus les jours avancent, plus la douleur devient insupportable. Je ne sais plus quoi faire. » a-t-elle désespérément ajouté.

 

Suite à cette douleur, Abigaël a violé son secret

Il n’est plus un secret pour les membres de sa famille. Tellement que la douleur est intense, Abigaël n’a plus rien à cacher. De son père à sa mère en passant par ses frères et sœurs, tout le monde sait qu’Abigaël traverse sa période menstruelle. Toutes ses amies le savent et elle commence à en avoir honte. Malgré toute cette douleur, elle ne fréquente pas l’hôpital pour une consultation.

 

Que fait-elle pour apaiser cette douleur ?

Encore pire, Abigaël recourt à l’automédication. Elle prend les anti-inflammatoires : « Quand le moment arrive, je prends souvent le paracétamol, l’Ibucap et d’autres produits que je paie en avance pour apaiser ma douleur ». J’ai compris une chose. A Kyamupini il n’y a ni hôpital, ni centre de santé, ni pharmacie. Il faut se déplacer à Kipushi, à plus ou moins 7 Km pour avoir les soins de santé appropriés.

L’article 24 de la convention internationale des droits de l’enfant, alinéa 1 stipule que  »les Etats parties reconnaissent le droit de l’enfant de jouir du meilleur état de santé possible et de bénéficier de services médicaux et de rééducation. Ils s’efforcent de garantir qu’aucun enfant ne soit privé du droit d’avoir accès à ces services. »

J’adresse mon plaidoyer aux autorités tant locales, provinciales et nationales. Les enfants de Kyamupini ont aussi droit aux soins de santé. Ils doivent bénéficier de services médicaux sur place. C’est pourquoi, la construction d’un centre de santé est une urgence pour sauver la vie de ces enfants.

 

Encadreur : Christian Katondo