Joannie Kengi est enfant reporter à Kinshasa.

 

Je m’appelle Joannie Kengi et je suis enfant reporter de Kinshasa. En fait, j’aime bien sortir. Et de fois, quand je suis dehors, je ne regarde pas l’heure pour rentrer à la maison. J’ai des problèmes avec ma mère.

 

Un jour, alors que je demandais à sortir, ma mère m’a expliqué pourquoi elle ne voulait pas que je rentre tard. Son explication m’a fait réfléchir.

 

Les parents ne veulent que notre bien

« Tu sais quoi ? Je sais que tu aimes bien sortir et je te comprends. Mais sache que de fois quand je te donne des heures limites, c’est pour qu’il ne t’arrive rien de mal. J’ai vu des vidéos de femmes qui étaient violées à l’Est du pays. Après, les violeurs cassaient une bouteille en verre et s’en servaient pour mutiler l’appareil génital de ces femmes. Les violences sexuelles se produisent aussi ici à Kinshasa. Et je ne veux pas que cela t’arrive », m’a expliqué ma mère.

 

Ce rappel à l’ordre me fait réfléchir sur ce sujet. Je me demande ce que vivent réellement les filles à l’Est du Congo. Peuvent-elles sortir sans craindre pour leur sécurité ?

En me renseignant, j’ai appris que dans les zones de conflit, les enfants sont aussi victime des violences sexuelles. Et la violence sexuelle est un crime. Je n’imagine même pas comment des gens peuvent attaquer des enfants.

 

Le viol marque à  jamais la victime

 

En fait, le viol une action qui vole l’innocence des enfants et laisse des cicatrices durables. Ces enfants vivent constamment avec la peur d’être violés, tués ou forcés à porter les armes. Je n’ose même pas m’imaginer dans une situation similaire.

 

En fait, je crois que ce n’est pas évident de vivre avec la menace constante de se faire violer, voire tuer. Et pour moi, il faut qu’on en parle ! Des enfants sont tout de même en danger.

Ce n’est pas normal. Pour moi, il faut protéger les enfants contre ces violences et aussi mettre fin à l’impunité des auteurs de ces actes. Les victimes souffrent des traumatismes et d’exclusion sociale. Pour ne rien arranger, les victimes doivent garder le silence pour ne pas être davantage stigmatisées dans la communauté.

 

L’alinéa 1 de l’article 19 de la Convention internationale des droits de l’enfant stipule que les Etats prennent « toutes les mesures législatives, administratives, sociales et éducatives appropriées pour protéger l’enfant contre toute forme de violence, d’atteinte ou de brutalité physiques ou mentales, d’abandon ou de négligence, de mauvais traitement ou d’exploitation, y compris la violence sexuelle ».
Pourtant, dans la pratique, les enfants sont parmi les victimes d’exploitations et des violences sexuelles. À mon avis, il faudrait les protéger davantage.

 

Il faut sauver les enfants

 

En fait, je pense qu’il est nécessaire de prendre des mesures en faveur des enfants. Leur protection doit être une priorité de tous. Et pour les victimes, je sais qu’il y a déjà des efforts qui sont fournis pour leur prise en charge, il faudrait renforcer le soutien psychologique apporté aux victimes des violences sexuelles.

Elles méritent de vivre, autant que nous, autant que moi.

 

Encadreur : Guy Muzongo