Luavisadio, 14 ans, est enfant reporter à Kinshasa.

 

Je m’appelle Luavisadio et j’ai 14 ans. Je suis enfant reporter de la ville de Kinshasa. En fait, je suis en 8 ème à l’institut Ndiyalanda.

 

Je veux vous parler de mon rêve. En fait, je veux devenir enseignant. C’est un rêve difficile à réaliser lorsqu’on vit dans une famille comme la mienne.

 

 

On veut tous ressembler à mon père

 

En fait, dans ma famille, tout le monde fait l’option commerciale. C’est pour ressembler à mon père. Mon papa est commerçant. Dès qu’on arrive aux humanités, mon père nous conseille de prendre l’option commerciale pour devenir commerçant comme lui.

Le problème, c’est que depuis tout petit, je suis très attaché à mon grand-père. Au point où je voulais lui ressembler et faire le même métier que lui. Il était enseignant. À 10 ans, je savais exactement ce que je voulais faire dans la vie. Je voulais devenir enseignant, comme mon grand-père, et pas commerçant.

 

Comme je voyais mon père orienter mes autres frères vers la section commerciale, j’ai décidé de lui parler de mon rêve avant d’atteindre le secondaire. Je m’y attendais, il était catégorique. Je n’échapperais pas à la commerciale. En fait, je dois devenir commerçant, comme lui. Je n’étais pas d’accord. Mais je savais que j’avais beaucoup de temps pour le convaincre avant de faire mon choix. Du coup, j’ai continué à apprendre de mon grand-père en attendant. Mon père pensait que cette curiosité me passerait au bout de quelques années et que je reviendrai à la raison.

 

 

Je peux enfin réaliser mon rêve

 

Contrairement à ce que pensait mon père, l’envie de devenir enseignant n’est pas passée. Aujourd’hui, je suis en huitième. Bientôt, je dois faire le choix de mon option, je veux encore ressembler à mon grand-père. Eh oui. Je veux finir enseignant. J’en ai vite reparlé à mon père. Il a vite compris que mon rêve était encore présent dans ma tête. Et même si ce n’est pas ce qu’il voulait pour moi, il a dû se plier à mon choix. Papa a accepté que je ne devienne pas commerçant comme lui.

 

J’ai du mal à le croire quand il me le dit. Mais je n’ose pas lui demander de répéter ce qu’il m’a dit de peur de le voir changer d’avis. Je suis aux anges. En fait, ça me fait plaisir de voir que mon père à accepter mon choix.

Maintenant, j’ai hâte de passer en première année des humanités pour faire l’option pédagogie. Demain, je serai enseignant, comme mon grand-père. C’est une passion.

 

 

Encadreuse : Déborah Booto