Abigaël, 22ans, est une ancienne Enfant Reporter de la ville de Kinshasa. Elle est aujourd'hui étudiante en droit et continue de s'impliquer pour les droits des enfants en encadrant à son tour les Enfants Reporters.

 

Ce lundi 2 septembre, c’est la rentrée scolaire à Kinshasa. Je suis sur terrain avec quelques encadreurs dans la ville de Kinshasa. En fait, je voulais rencontrer quelques enfants que j’ai suivis et formés l’année passée et voir comment se passe cette rentrée scolaire.

 

Dans la première école, on sent tout de suite que c’est la rentrée. Les élèves arrivent accompagnés de leurs parents. Il y a vraiment cette envie de reprendre les cours. Le rassemblement des élèves, c’est à 7h30. J’ai l’impression d’avoir tout le monde à l’école. Certains élèves continuent d’arriver. C’est comme si dans cette école, personne ne veut manquer le premier jour des cours. Les filles arrivent fièrement avec leurs longues jupes et la coiffure exigée par l’école. Et sans les boucles d’oreilles. Un signe du respect des consignes de discipline dans cette école.

Après cette école, je visite l’école Kimbuta. Les élèves sont présents et en rangs. Et les cours commencent à 7h30. On arrive plus tôt. Je prends quelques photos de ces élèves. Et le Directeur des études rappelle aux élèves les règles pour cette année. Il parle de discipline et de ponctualité. Après son discours, les élèves vont en classe.

C’est dans cette école que je retrouve Gemima. Elle est enfant reporter. Gemima est en 4ème des humanités. Elle nous explique qu’elle est maintenant pré-finaliste.

Gemima avait peur l’année passée. Elle pensait qu’elle n’avait pas bien travaillé. Et pourtant, elle est parmi les trois meilleures élèves de sa classe.

Elle est heureuse d’être dans sa nouvelle classe. Et elle a tellement attendu ce moment, qu’elle déborde de joie. Elle nous le raconte avec des yeux brillants. Si bien, que j’ai l’impression qu’elle nous communique sa joie.

 

La nouvelle finaliste

 

Je lui demande ce qu’elle ressent à être finaliste.

Gemima tient beaucoup à ce statut. Elle ne badine pas avec cela.
« D’abord pré-finaliste, et puis après, finaliste », me dit-elle avec un joli sourire. Je rigole. En fait, j’essaie de me rappeler comment j’étais quand je suis passé dans la classe où elle est aujourd’hui, il y a plusieurs années. Les souvenirs sont visiblement lointains. Mais je sais qu’elle y accorde beaucoup plus d’importance que moi à l’époque.

 

Je veux valoriser ce métier

 

Pour ce premier jour d’école, Gemima voudrait faire mieux que l’année passée. Elle souhaite être la première de sa classe. En fait, elle veut devenir psychologue. D’abord pour aider les membres de sa famille qui ont besoin d’être accompagnés par un spécialiste, mais aussi, pour redonner de la valeur à ce métier. C’est pour cela qu’elle fait l’option pédagogie.

 

D’après elle, la psychologie n’est pas assez valorisée dans le pays. Pourtant, les psychologues ont un rôle à jouer dans cette société. Elle revient encore sur le fait qu’elle veut aider les gens et redonner de la valeur à ce métier. Et pour réaliser son rêve, Gemima est prête à travailler autant que possible. Et même plus.
« Je vais bosser à fond », dit-elle. La finaliste rejoint ses amis dans leur nouvelle salle de classe. Elle sourit encore.

 

On se dit au revoir. Rendez-vous dans quelques mois, quand elle aura validé son année et qu’elle sera la première de son option dans son école. C’est ce qu’elle veut. En attendant, on lui souhaite une bonne rentrée scolaire et de pouvoir atteindre ses objectifs.

 

 

Abigaël