J’ai participé à une consultation sur la révision de la Contribution Déterminée au Niveau National (CDN) de la RDC. C’était au mois de juillet, en compagnie d’autres jeunes congolais venus de divers horizons. Cette consultation était organisée par le ministère de l’Environnement, du Développement durable et de la Nouvelle Économie du Climat et l’UNICEF.

 

 

C’est quoi la CDN ?

Pour bien comprendre de quoi je parle, laissez-moi vous expliquer ce que c’est. Les Contributions Déterminées au Niveau National, connues plus largement sous l’acronyme CDN, sont les engagements officiels pris par les pays dans le cadre de l’Accord de Paris sur le climat.

À travers ces engagements, chaque pays présente les mécanismes qu’il compte mettre en œuvre pour réduire ses émissions de gaz à effet de serre (gaz responsables du réchauffement climatique) et s’adapter aux conséquences du changement climatique, telles que les inondations, les sécheresses ou la perte de biodiversité.

Il faut savoir que les gaz à effet de serre sont la cause principale du changement climatique, qui se traduit par des inondations, des sécheresses, une perte de biodiversité et bien plus encore.

 

Pourquoi est-il important de réviser la CDN d’un pays ?

La première CDN de la RDC a été adoptée après la COP21 en 2015. Aujourd’hui, le pays révise sa CDN pour la rendre plus ambitieuse et inclusive. Et cette fois-ci, la voix des jeunes est prise en compte. Cela représente une grande avancée en termes de participation et d’inclusion dans les décisions politiques.

Je pense qu’il est important de répéter que le changement climatique est une réalité, bien que certains l’ignorent encore, certains par manque d’information. Les enfants et les jeunes en sont les premières victimes à travers ses manifestations que sont : les chaleurs intenses, les inondations, les pluies diluviennes, les bouleversements climatiques, pour n’en citer que ceux-là.

 

La première journée : échanges et apprentissages

Nous avons passé deux jours de travaux à l’hôtel Béatrice de Kinshasa. A l’ouverture, le 3 juillet, le Secrétaire Général à l’Environnement a ouvert les discussions :

« Nous, adultes d’aujourd’hui, avons failli à notre mission de vous léguer une planète habitable et écologique. Vous êtes ceux qui devez changer les choses, et votre formation ainsi que vos recommandations doivent passer en priorité. »

Durant toute la journée, nous avons travaillé sur le changement climatique, ses enjeux et ses impacts. Des experts du PNUD et de l’Université de Kinshasa étaient présents, et leurs interventions ont donné lieu à des échanges engageants et enrichissants : questions, partages d’expériences et propositions de solutions.

Je suis également intervenu en tant que Jeune Ambassadeur de l’UNICEF pour la cause climatique avec ma collègue Ketsia Passou. Nous avons partagé nos expériences, nos motivations, nos projets et nos ambitions.

La journée s’est poursuivie par la découverte de projets innovants portés par d’autres jeunes, qui nous ont inspirés et motivés à renforcer nos engagements, non seulement en tant que victimes, mais aussi en tant qu’acteurs de changement.

 

J2 de la consultation : travail collectif et solutions concrètes

La deuxième journée a été marquée par un travail collectif et participatif. Nous avons été répartis en groupes thématiques pour identifier les problèmes et défis majeurs auxquels les jeunes font face en ce qui concerne le climat, exprimer nos préoccupations prioritaires, proposer des solutions concrètes pour les communautés locales et réfléchir à la manière de placer les jeunes au centre de la mise en œuvre des actions.

Les échanges étaient riches : certains groupes ont abordé les questions relatives à l’énergie et l’électricité, d’autres la gestion des déchets, et d’autres encore la biodiversité et l’eau. Des études et statistiques ont été présentées pour guider et étayer nos discussions.

À l’issue de ces travaux, nous avons dégagé une vision commune :

  • Développer les énergies renouvelables pour réduire la dépendance au charbon et au bois de chauffe.
  • Faire de la gestion des déchets une priorité, avec plus de recyclage et de sensibilisation dans les communautés.
  • Protéger les forêts du Bassin du Congo, vitales pour le monde entier, avec des lois plus strictes et des programmes impliquant les communautés locales.

 

Et les prochaines étapes ?

Nos différentes contributions seront compilées dans une « Déclaration des jeunes » qui sera remise à la ministre en charge de l’Environnement, du Développement durable et de la Nouvelle Économie du Climat.

Elles serviront à enrichir la version finale de la CDN de la RDC, qui sera présentée lors des prochains événements internationaux sur le climat, notamment la 30ᵉ Conférence des Parties sur le Climat (COP30).

Je reste convaincu qu’en nous unissant, en partageant nos idées et en renforçant nos engagements, nous pouvons bâtir un avenir durable pour tous. L’urgence climatique est une responsabilité partagée : aux gouvernements de tenir leurs promesses, et à nous, jeunes, de continuer à porter haut nos voix et nos actions pour un monde plus juste et plus vert.

 

Quand les jeunes s’engagent, le changement approche !