Joyce Kwanda, 16 ans, est enfant reporter dans la ville de Kinshasa.

 

J’ai grandi avec les deux : Léo Messi et Mark Zuckerberg. Certaines personnes vont penser que je parle des discussions de football entre Messi et Christiano Ronaldo. Non. Je parle d’autre chose. Je suis scout. Mais je ne vais pas vous parler non plus des scouts à Kinshasa.

En fait, j’ai deux rêves dans la vie. Vous trouvez que c’est étrange ? Bah non ! C’est normal d’avoir des rêves pour moi.

Je suis Joyce Kwanda. J’ai 16 ans.

Je rêve d’être à la fois un grand footballeur, un grand informaticien et chef d’entreprise. Cela peut paraître bizarre. J’ai toujours grandi avec mes deux rêves, sans savoir lequel je veux réaliser. Et ça ne m’a jamais posé de problème. Pourtant aujourd’hui, je dois choisir.

 

Je veux faire comme Messi et Zuckerberg

En fait, je veux à la fois faire comme Lionnel Messi et comme Mark Zuckerberg. Pour moi, Messi est le meilleur joueur de sa génération. Et j’ai toujours voulu faire comme lui. Je le trouve sage et j’aime ses techniques. Donc depuis petit, je joue beaucoup au football. À chaque fois que j’ai du temps, je vais jouer au foot. En fait, je considère que c’est un entraînement pour ma future carrière, comme Léo Messi.

Le reste du temps, je me concentre sur la carrière de Mark Zuckerberg. C’est un grand homme d’affaires, chef d’entreprise du réseau social Facebook et de Meta. Je crois qu’il n’a pas toujours eu une vie facile. Je m’imagine souvent à sa place. Joyce Kwanda, ingénieur et directeur d’une société dans le numérique ou fondateur d’un réseau social. Ça serait bien, non ?

 

Mon père ne veut pas entendre aucun de mes rêves

La façon dont j’aime mes deux rêves, vous ne pouvez pas imaginer. Mais mon père ne veut rien savoir. Il me dit de trouver autre chose. Deux rêves ? Oui. Lesquels ? Ceux-là ? Non. Pour lui, le football va me pousser à faire des fétiches. Il ajoute qu’en RDC, le football n’a pas d’avenir. Quand je lui parle de faire de l’électronique ou l’informatique des réseaux sociaux, il n’accepte pas non plus. Il me dit que ce domaine n’a pas encore évolué au Congo et que c’est une perte de temps. Je ne veux pas l’écouter.

En fait, je pense que si j’écoute mon père, je risque d’abandonner mes rêves pour réaliser les siens. Et je ne veux pas vivre les rêves de quelqu’un d’autre. Donc je continue de rêver. Et un jour, je les réaliserai. Peut-être les deux ? Ou un seul? Je ne sais pas encore lequel sera réalisé. Mais je trouverai. J’en suis sûr. Et je finirai soit en Messi, soit en Mark Zuckerberg. Rêver? C’est possible. Je fais mes rêves.

 

Encadreurs : Merdi Latini et Déborah Booto