Lorsque son papa a perdu son emploi de gérant d’un bar-restaurant de la ville de Lubumbashi à cause du coronavirus, Jonathan a vu les conditions de vies de sa famille se détériorer jour après jour. Ses parents l’ont alors encouragé à travailler pour secourir la famille.
« Moi et mes trois petites sœurs ne mangions plus à notre faim », commence par expliquer Jonathan. « Voilà pourquoi mes parents m’ont encouragé en tant qu’ainé de la famille à suivre les autres enfants qui travaillent dans la carrière et qui gagnent un peu d’argent ».
Des bancs de l’école à une carrière de pierres
A 14 ans, Jonathan travaille dans une carrière de Rwashi, une commune du nord-est de la ville de Lubumbashi. Avec ses amis, le jeune garçon est devenu concasseur de grosses pierrres, et parfois même transporteur de sacs de moellons. « Dans un premier temps c’etait difficile mais à force de travailler on s’ y habitue », souligne Jonathan.
Cet élève en septième année primaire doit se dépasser chaque jour, en y mettant toute sa force. Jonathan oublie la fatigue et risque de se blesser ou de tomber gravement malade. « Une fois, je suis tombé avec mon sac de graviers et j’ai eu très mal au dos », se rappelle Jonathan en exhibant ses cicatrices. Le jeune adolescent ne se plaint pas et fait preuve de courage.
Coronavirus nous prive de notre droit à scolarité
L’histoire de Jonathan n’est pas inhabituelle à Rwashi. Nombreux sont les enfants qui travaillent durant cette période de crise sanitaire due au COVID-19. Il y a lieu de craindre une hausse du taux d’abandon scolaire chez les jeunes adolescents lorsque les écoles vont réouvrir leurs portes. L’UNICEF identifie les jeunes dans la même situation que Jonathan pour les orienter vers des centres d’apprentissage professionnel. A ce jour, une centaine de jeunes ont été formés à la mécanique et à la coupe-couture.
Il faudrait renforcer les efforts pour endiguer le travail des enfants pour donner à chacun la chance d’étudier et bâtir un meilleur avenir. Les parents et les autorités doivent évaluer leur contribution et participation au respect des droits des enfants conformément à l’article 32 de la Convention relative aux droits de l’Enfant qui reconnait le droit de l’enfant de n’être astreint à aucun travail comportant des risques ou susceptible de compromettre son éducation ou nuire à sa santé ou à son développement.