ENFANT REPORTER – Le 11 octobre de chaque année, le monde célèbre la jeune fille. Cette année, la Journée Internationale de la jeune fille était particulière car un défi a été lancé par Plan international Canada, aux leaders canadiens : léguer leurs postes durant cette journée. C’est dans le cadre de ce défi que l’Ambassadeure du Canada en RDC, Son Excellence Madame Ginette Martin, m’a donné l’opportunité d’exercer son rôle durant une journée. Je vais vous raconter les grandes lignes de cette journée ainsi que mes impressions.
A la rencontre des acteurs impliqués dans la lutte contre les violences sexuelles
Le matin du mardi 11 octobre, l’Ambassadeure est venue me prendre au bureau de l’UNICEF, et c’est en chemin qu’elle m’a expliqué quelques règles de sécurité qu’un ambassadeur doit respecter. Nous avons aussi parlé du programme de la journée.
Nous sommes d’abord allées au fleuve Congo pour assister à une conférence sur les violences sexuelles. Là j’ai rencontré de nombreux ambassadeurs tels que celui des Etats-Unis et de la Grande-Bretagne. La représentante d’ONU Femmes, Madame Awasek, était également présente ainsi que le sénateur Nkongo Budina Nzau et le Vice Premier Ministre.
De cette conférence, j’ai retenu quelques points importants du discours de Madame Jeanine Mabunda, la représentante personnelle du chef de l’Etat congolais chargée des questions des violences sexuelles. La RDC (Kinshasa) était appelée « capitale internationale des violences sexuelles » mais, en 2 ans, elle a réussi à baisser son taux de violences sexuelles de 50%. Jeanine Mabunda a fini par dire que « nous ne voulons plus être des victimes mais des survivantes battantes ».
La Représentante spéciale du Secrétaire général des Nations Unies chargée de la question des violences sexuelles, Madame Zainab Bangura, a déclaré que la RDC est comme un laboratoire des Nations Unies où sont testées de nombreuses stratégies. Celles qui auront réussies ici seront appliquées dans d’autres pays. Elle dit encore « nous avons beaucoup investi en RDC et aujourd’hui c’est le meilleur élève de la classe ».
Ambassadeure contre les mariages précoces
Ensuite, je suis allée rencontrer et échanger avec les membres du personnel canadien à l’Ambassade. Ce fut un échange très intéressant, ils sont vraiment cool et ils forment une grande et belle famille.
Je n’ai malheureusement pas pu poursuivre ma journée avec l’Ambassadeure elle-même car elle fut convoquée au Ministère des Affaires étranges. J’ai donc accompagné Espérance (personnel de l’Ambassade) dans une école de la périphérie de Kinshasa où j’ai été accueillie en tant que « Ambassadeure de la jeune fille ». C’était un très grand honneur. Là-bas, j’ai suivi le témoignage de deux filles victimes de mariage précoce. J’ai été surprise par le courage qu’elles ont eu de raconter leur expérience personnelle aussi facilement.
Le témoignage de Gloria* m’a particulièrement touché. A 16ans, elle est tombée enceinte de jumeaux et elle a été envoyée dans la famille du jeune garçon qui l’avait mise enceinte. Là-bas, elle ne recevait pas de bons traitements. Elle a accouché par césarienne, malheureusement l’un des jumeaux est mort. Heureusement, elle a entendu parler de la sensibilisation sur le mariage précoce. C’est ainsi qu’elle est partie voir le facilitateur de la sensibilisation et ensembles, ils sont allés demander discuter avec ses parents. Présentement, Gloria est retournée chez ses parents. Toutefois, elle reste soucieuse de l’avenir de son enfant parce qu’elle ne va plus à l’école. Je me suis portée garante d’être le porte-parole de leur cause.
Une journée sous le signe de la participation active de la fille
Pour clôturer l’activité, la coordinatrice de DYNAFEK (Dynamique des Femmes de Kinshasa) a déclaré dans son discours « ensemble mobilisons-nous pour la cause de la jeune fille congolaise ».
La journée était certes fatigante, mais ce fut une belle aventure et une très belle expérience. Avant de me quitter de l’Ambassadeure du Canada, une personne super cool, je lui ai demandé de vous adresser un mot. Voici ce qu’elle vous dit:
« Mon message consisterait à assurer les lecteurs de l’engagement du Canada, de l’Ambassade et de moi-même afin de soutenir les efforts faits pour donner aux filles en RDC et ailleurs dans le monde toutes les occasions possibles et nécessaires pour qu’elles puissent s’épanouir pleinement et ainsi contribuer au développement socio-économique et politique de la RDC. Le Canada reste convaincu que sans la participation active de la femme et de la fille dans toutes les sphères d’activité du pays, celui-ci ne pourra pas réaliser son plein potentiel. »
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Photos : UNICEF DRC 2016 Serge Wingi
dans la ville de lodja, province du sankuru, nous avons besoins de telle sensibilisation par l’entremise de l’unicef
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