Je vous ramène trois jours avant la journée de l’enfant africain. On est le 13 juin. Près d’une dizaine d’enfants reporters sont dans la salle de réunion de l’UNICEF à Kinshasa.
Nous préparons la Journée de l’Enfant Africain. En fait, nous devons produire des plaidoyers avec les apports des enfants d’autres provinces. Nous sommes repartis en deux groupes.
Pour produire ces plaidoyers, plus tôt, nous avons discuté avec les enfants reporters d’autres provinces. Alors, il nous faut faire la synthèse des avis d’autres enfants pour produire un texte d’ensemble à présenter le 16 juin aux autorités.
Je m’appelle Dan Lwaya, enfant reporter de Kinshasa.
Le 16 juin, salon Congo de l’hôtel Pullman. Nous célébrons la Journée de l’enfant africain sous le thème : « Planification et budgétisation des droits de l’enfant : l’avenir de nos enfants passe par un engagement commun ».
Faveur, Consolation, Roberto et Manassé ont porté la voix des enfants. Ils ont présenté le plaidoyer préparé pendant le week-end et finalisé tard dans la soirée dimanche 15 juin.
Ce plaidoyer raconte l’histoire d’Isabelle, une fille de 12 ans, victime de viol. Elle a été abusée par son oncle paternel. Depuis ce viol, la vie d’Isabelle a changé. Son oncle, auteur du viol, continue de venir à la maison comme si de rien n’était.
Et Isabelle doit supporter la présence de son violeur qui continue à vivre naturellement. Elle ne peut rien dire à ses parents. « Si tu parles, je te tue ». C’est la menace de son oncle après le viol de sa nièce. Faveur Maniku, enfant reporter, raconte l’histoire d’Isabelle.
Et Manassé, un autre enfant reporter, parle de l’histoire d’Exaucé, un garçon de 4 ans, atteint de malnutrition. Exaucé est fils unique. Au début, il est souriant, aimable. L’enfant aime courir avec ses amis et manger du fufu bien lisse préparé par sa maman. Il habite le territoire de Popokabaka, dans la province du Kwango. Il est l’espoir de ses parents. Ils ont de grands rêves pour leur enfant. Malheureusement, un jour, Exaucé est atteint de malnutrition chronique. François, son père, est obligé d’abandonner les rêves qu’il a pour son fils.
L’histoire est triste
En fait, ces histoires ne sont pas des cas isolés. Elles sont vécues par des milliers d’enfants en RDC. D’après le dernier rapport démographique et de santé, 45% des filles, soit près d’une fille sur deux, ont eu leur premier rapport sexuel, forcé, avant l’âge de 16,3 ans. Cela veut dire que près d’une fille sur deux est violée avant d’avoir 16 ans. Je ne parle même pas des problèmes d’éducation, de santé, de nutrition, etc. Ce plaidoyer était pour nous l’occasion de rappeler aux autorités que nous avons des problèmes depuis trop longtemps. La situation n’a pas changé et les problèmes persistent. Après les problèmes, nous avons parlé des recommandations à la Première ministre, cheffe du gouvernement (représentée par la Ministre en charge de l’environnement), aux autres ministres et aux autorités présentes dans la salle. J’espère que nos idées seront prises en compte.
Surtout que la situation des enfants sera une priorité pour la nation congolaise.
Encadreuse : Abigael Mwabe
