Le mercredi 26 novembre, je suis contactée par l’un de mes encadreurs pour participer à une activité dans le cadre de la journée mondiale de l’enfance. À ce moment-là, je ne sais pas exactement avec qui je serai, ni même l’ampleur que cette rencontre allait prendre.
Le 27 novembre 2025, je suis au chapiteau du Pullman avec mes encadreurs et d’autres enfants reporters. En arrivant sur les lieux, je participe à une activité avec la Première ministre. Honnêtement, je ne réalise pas encore. Je me dis qu’elle ne viendra certainement pas avec ses multiples occupations. Je pense que la Première Ministre va sûrement se faire représenter.
Le temps passe. On parle de l’arrivée de la Première Ministre. « La première ministre arrive bientôt », c’est la phrase que tout le monde dit. Au fond, je me dis qu’elle va se faire représenter par quelqu’un d’autre. La première ministre ne viendra pas. Je m’appelle Daniella Metila. J’ai 17 ans et je suis enfant reporter de Kinshasa.
Un rêve devenu réalité
À la nomination de madame Judith Suminwa comme Première Ministre, cheffe du gouvernement, j’étais heureuse de voir une femme prendre la tête du gouvernement. J’étais tellement heureuse que ma famille me demandait si c’était un membre de ma famille pour me réjouir autant. En fait, je me disais que si madame Judith a pu y arriver, alors moi, comme n’importe qui d’autre peut y arriver. Depuis, je ne peux pas expliquer pourquoi. Mais j’aime beaucoup cette dame que je ne connais pas, que je n’ai jamais vu.
Instant inoubliable avec le PM (@ponabana)
« Nous allons bientôt recevoir son excellence madame la première ministre, cheffe du gouvernement », annonce la modératrice Françoise Buela. Dans ma tête, j’essaie de me convaincre qu’elle n’est pas là. Ce n’est pas elle qui va entrer. Quelques minutes après, on est tous debout. Et qui entre ? Madame Judith Suminwa, elle-même. Je n’arrive pas à y croire. J’ai même envie de pleurer. Je suis émue. Les premières minutes après son arrivée, je n’arrive pas à rester concentrée. Je m’imagine faire des selfies et des snaps. Bon, je dois rester concentrée.
Un câlin de la Première Ministre
Après le mot de plaidoyer des enfants, on a annoncé que je devais remettre la déclaration de Dakar à madame la Première Ministre. Le Sommet des Filles d’Afrique de l’Ouest et du Centre qui s’est tenu à Dakar du 10 au 11 octobre 2025 a réuni plusieurs filles pour parler de leurs droits. Six jeunes filles congolaises et moi y avons participé. À la suite de ce sommet, il y a eu une déclaration. C’est cette déclaration que je dois remettre à madame Suminwa pour un suivi du gouvernement congolais.
Après la remise de la déclaration de Dakar, madame Judith Suminwa me prend dans ses bras. Je n’arrive pas à y croire. On dirait que ce moment est irréel. Je m’imagine même m’évanouir. Maintenant, que j’écris, je ne réalise toujours pas que c’est arrivé. Pour la photo de famille, la première Ministre est près de moi. Elle me touche et me fait encore un câlin. Je ne rêve pas. C’est vrai. Elle nous a posé des questions sur notre travail d’enfants-reporters, sur le blog Ponabana.com, etc. Pendant qu’elle me parle, j’ai envie de pleurer. C’est beaucoup trop d’émotions.
J’ai du mal à croire que je vis en ce moment. Je crois qu’on pouvait le sentir dans ma voix. J’ai aussi eu mon selfie à la fin. Eh oui. Mon rêve s’est réalisé. Et pas qu’un peu.
Encadreuse: Abigaël Mwabe
