Yvon Kutaka est un Enfant Reporter de la ville de Kalemie.

Je suis Yvon Kutaka, enfant reporter de la ville de Kalemie et élève de l’institut Kaseke. Un jour, mon école a décidé de nous amener visiter la prison. Une fois sur place, nous avons remarqué que les mineurs incarcérés subissent un traitement inhumain. J’ai choisi de vous raconter cette histoire.

 

 

Conduit par la curiosité

L’initiative de la visite de la prison est partie du préfet de l’école. J’étudie dans une école cartholique. Nous avons initié une collecte pour pouvoir apporter quelque chose aux prisonniers. Certains ont donné apporté des vivres, du savon, des habit et d’autres biens. Même les enseignants ont participé.

 

Une première expérience choquante

Certains comme moi, n’ont jamais visité la prison. Nous Etions impatients d’arriver pour découvrir à quoi cela ressemble. Une fois arrivés, on devait se ranger pour accéder à la prison. La visite a commencé par le pavillon des femmes. Nous les avons trouvées plutôt malheureuses. Et il y a beaucoup de choses que je pourrai raconter à ce sujet.

Quand nous sommes entrés dans la salle où les enfants passent le plus de temps, on a trouvé 30 garçons, méconnaissables. Leur état de santé était déplorable. Ils étaient entassés dans un espace qui en principe ne doit pas contenir autant de monde. Je me suis entretenu avec le plus grand d’entre eux, qui m’a confié qu’ils ont deux repas par jour. Mais un repas qui n’est pas du tout suffisant. Dans cette promiscuité, ils ont du mal à dormir. Et je l’ai vu de mes yeux.

En réalité, tout ce qu’ils vivent se reflète dans leur état de santé. C’est une véritable galère. Je sais qu’un prisonnier est privé de liberté. Mais il reste un humain. Quand je regarde cet endroit, je réalise que ce n’est plus une prison, mais l’enfer.

 

Est-ce que le gouvernement ne le sait pas ?

Rien ne se passe sans que le gouvernement ne sache. Car dans la prison il y a même une direction. Je suppose que cette dernière a une hiérarchie à qui elle présente son rapport. Pourquoi accepter que l’enfant souffre même s’il a péché ? Même le Dieu au ciel nous pardonne malgré qu’il nous prévient avant que nous ne commettions des erreurs.

 

Un appel à la solidarité

Avec amertume, je condamne cette atrocité. Et si notre gouvernement est informe, il est temps qu’il prenne des décisions car vraiment ça ne va pas. Et je ne parle pas seulement des enfants, parce que même les adultes souffrent en prison.

N’oublions pas qu’ils sont humains malgré tout.

A toi la personne de bonne foi qui lit cet article, si tu peux faire quelque chose vas-y. Il est temps de prendre conscience.